Droits humains : une application pour optimiser les mobilisations

 Droits humains : une application pour optimiser les mobilisations

Amnesty international a lancé ce 2 mars2021 sa nouvelle web application « Actions urgentes ». GUILLEMETTE VILLEMIN / AFP

« 5 minutes pour faire la différence », c’est en tout cas l’ambition de la nouvelle application lancée par Amnesty international pour, possiblement, sauver la vie de défenseurs des droits humains.

 

Application

Cinq minutes pour faire la différence. Cinq minutes pour sauver une vie. L’ONG Amnesty international dévoilait hier (2 mars) sa nouvelle web application « Actions urgentes ». Avec cette application, l’ONG actualise une pratique qui existe déjà.

Depuis 50 ans, le réseau Actions urgentes permet de mobiliser le réseaux des militants afin de faire pression sur des gouvernements ou des autorités dans le but, par exemple, de faire libérer une personne défendant les droits humains ou encore d’obtenir une grâce pour une personne condamnée à mort.

Pression 2.0

Comment marche concrètement cette web application ? Avant cette application, l’ONG avertissait son réseau pour dénoncer une situation. Puis les membres du réseau envoyaient des courriers, des e-mails ou encore saturaient un numéro de téléphone. L’application permettra de mieux cibler et coordonner ce type d’actions.

Des milliers de contacts seront activés par SMS pour alerter d’une situation d’urgence. Puis, via l’application, quelques clics suffiront pour faire pression sur les autorités. « 5 min pour faire la différence » selon Amnesty qui poursuit : « l’entité responsable de violation de droits humains se retrouve submergée de courriers et d’emails venus du monde entier, ce qui constitue une pression internationale importante, aboutissant régulièrement à des libérations ».

Solafa Magdy

Profitant du lancement de sa web application, l’ONG veut attirer l’attention sur le cas de Solafa Magdy. Cette journaliste égyptienne est emprisonnée depuis le 26 novembre 2019 pour « appartenance à un groupe terroriste » et « diffusion de fausses nouvelles ».

Reporters sans frontières (RSF) dénonçait également, début février, les « pressions psychologiques » et le « harcèlement répété » sur la journaliste. Selon ses avocats, cette dernière a été victime de chantage. Elle témoigne qu’il lui a été demandé d’être informatrice en échange de sa libération : « Quand je lui ai dit que je ne le ferai pas, il m’a menacée de ne jamais me laisser revoir mon fils, mais aussi mon mari (lui-même emprisonné, ndlr) ». Amnesty international précise que la journaliste a besoin de « soins médicaux urgents » et que « sa santé psychologique se dégrade ». Déjà une première urgence pour tester l’efficacité de la web application.

 

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