Droit au logement : interpellation musclée, situation engluée
Dans le cadre d’une manifestation en faveur des « Oubliées du DALO », le porte-parole de l’association Droit au logement (DAL) Jean-Baptiste Eyraud a été violemment interpellé par les forces de l’ordre.
La joue contre le bitume, maintenu au sol sous les genoux des policiers, ces images de l’interpellation du porte-parole de l’association DAL Jean-Baptiste Eyraud ont beaucoup circulé sur les réseaux sociaux.
Cette scène a eu lieu hier soir (12 avril), dans le cadre d’une manifestation déclarée en faveur des familles « Oubliées du DALO », face au ministère du Logement.
Jean-Baptiste Eyraud a, dans la foulée, été placé en garde à vue pour « rébellion ». Il a été libéré, quelques heures plus tard, peu après minuit.
DALO
Cet incident jette un coup de projecteur sur le combat mené par les familles dites « Oubliées du DALO », et de leurs soutiens.
Selon la loi Droit au logement opposable (DALO) du 5 mars 2007, à partir de la reconnaissance au droit au logement, le préfet dispose d’un délai de 6 mois pour proposer un logement. En cas de manquement, le requérant a la possibilité de faire condamner l’État à des astreintes et des dommages et intérêts.
Les familles, présentes lors de la manifestation d’hier, demandent l’application de cette loi et donc leur relogement.
220
Ce ne sont pas moins de 220 familles, dites « Oubliées du DALO », qui mènent une action depuis plus d’un mois, soutenues par le DAL. Chaque jour, depuis le 5 mars, elles se relaient place de la Bastille (Paris) pour réclamer « un hébergement stable et décent », ainsi que « la suspension de l’expulsion des familles menacées ».
Malgré de multiples rencontres avec la Préfecture de Paris ou encore avec le ministère du Logement, la situation reste bloquée. « Le ministère du Logement reste sourd à leur demande et ne répond que par la violence ! » regrette le DAL.
Un rassemblement de soutien aux familles est organisée aujourd’hui (13 avril), à 13 heures, Place de la Bastille.