Dr Chemlal : « Il faut surtout aider les gens à s’abriter »
Médecin réanimateur, le Dr Mehdi Chemlal est le directeur médical d’AOM Air Ambulance, spécialisée dans les rapatriements sanitaires. Il revient sur nous sur les besoins nécessaires pour les victimes du séisme au Maroc.
Le Courrier de l’Atlas : Quels retours avez-vous sur les besoins des familles et des blessés sur place ? Faut il envoyer des médicaments ?
Dr Mehdi Chemlal : Il faut surtout aider les gens à s’abriter. Pour ces régions montagneuses où il peut faire froid la nuit notamment, il faut penser à des matelas, des tentes, des lampe-torches, des sacs de couchage, des couvertures etc… En ce qui concerne les médicaments, des laboratoires pharmaceutiques sur place m’ont indiqué avoir les stocks suffisants. Les ressources humaines médicales sont présentes également. Pour tout ce qui concerne la nourriture, la solidarité nationale a fait le nécessaire.
LCDA : Y a t’il des besoins pour les enfants ?
Dr Mehdi Chemlal : C’est surtout contre le froid qu’il faut agir. Des vêtements chauds, des tentes, des couvertures représentent leurs besoins les plus importants.
LCDA : Où sont dirigés les blessés sur place (Marrakech, Agadir, Ouarzazate ?
Dr Mehdi Chemlal : La majorité des blessés ont été redirigés vers Marrakech. On ne fait pas état de difficultés majeures. Ils n’ont pas eu recours à d’autres hôpitaux dans le Royaume. Les médecins urgentistes ou réanimateurs des autres villes n’ont pas été sollicités. Le séisme a été bien géré par les autorités locales et l’armée. Par contre, c’est sur le long terme que nous allons avoir besoin des dons. La reconstruction va prendre du temps.
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LCDA : En ce qui concerne les dons, à qui faut-il donner ?
Dr Mehdi Chemlal : Le plus simple est de passer par des gens de confiance dans la région. Personnellement, j’ai fait mon don à l’association des enfants des hautes montagnes, qui font un très bon travail dans tout le Maroc.
LCDA : Vous travaillez souvent dans le transport sanitaire en tant que directeur médical d’AOM Air Ambulance (société pratiquant les EVASAN en Afrique de l’Ouest, ndlr). Avez-vous été sollicités pour des évacuations sanitaires ?
Dr Mehdi Chemlal : Non, nous n’avons pas eu demandes car nous ne disposons pas d’hélicoptères. Pour l’instant, Marrakech arrive à couvrir les soins sans problèmes. Si l’hôpital en ressent le besoin, nous pourrons avec la flotte de 4 avions à notre disposition faire le nécessaire.