Cancer : la médecine « alternative » un courant complémentaire ?
Phytothérapie, homéopathie, magnétisme, hypnose, cannabis… En plus du traitement classique, de nombreux patients atteints du cancer se tournent vers des méthodes de soin non conventionnelles pour soulager leur mal. Découverte de ce qui se cache derrière cette médecine d’un autre genre.
MAGAZINE NOVEMBRE 2017
Elle est dite “alternative”, mais la médecine non conventionnelle ne saurait se substituer à la médecine traditionnelle. “Elle intervient en complément des traitements classiques”, insiste Brigitte Laforest-Grimm, présidente du Groupement national pour l’organisation des médecines alternatives (Gnoma).
Nécessité d’un avis médical en amont
Magnétiseuse de profession, elle dit d’ailleurs ne pas traiter les malades du cancer, mais “leur apporter l’énergie pour supporter les traitements”. Parmi les vertus qu’elle prête au magnétisme et autres médecines douces, elle mentionne “une diminution des effets secondaires des chimiothérapies sans prise d’anti-nauséeux, moins de fatigue, moins de stress, une récupération plus rapide, moins de douleurs voire leur disparition (…) , moins de brûlures après irradiation, une peau moins abîmée…”
En plus des effets physiques observés, l’énergéticienne affirme offrir à ses “clients” “un espace de dialogue” salutaire qui leur fait se sentir mieux : “Ils ont le sentiment que les médecins les soignent et que nous, nous prenons soin d’eux dans leur intégralité.”
En dehors du magnétisme, la phytothérapie a le vent en poupe. Thé, poudres, huiles essentielles… les préparations à base de plantes ont investi les pharmacies, les magasins spécialisés et, évidemment, internet. Bien qu’en vente libre, ces produits “verts” peuvent se révéler dangereux, met en garde la Fondation contre le cancer.
Effets toxiques, effets secondaires, interactions avec les autres médicaments… le recours aux plantes “médicinales”, s’il peut être un complément efficace aux traitements allopathiques, n’est pas si anodin. D’où la nécessité d’un avis médical en amont…
L’une des plantes qui anime, plus que les autres, le débat public est le cannabis. Certains malades décident d’en fumer pour soulager leurs maux. La marijuana contient effectivement certaines substances potentiellement anticancéreuses (THC et CBD notamment) mais, dans le même temps, sa fumée libère, comme la cigarette, différentes substances nocives et cancérigènes, selon la Fondation contre le cancer. Difficile, donc, d’en estimer les effets réels sur les patients…
L’homéopathe utilise, quant à elle, des substances extrêmement diluées censées soutenir les traitements classiques ou en atténuer les effets secondaires. S’ils sont très en vogue aujourd’hui, les médicaments homéopathiques ont leur lot de détracteurs, d’aucuns affirmant que leur efficacité, loin de faire consensus, n’est autre que celle d’un placebo.
“Travailler ensemble”
De nombreuses autres méthodes non conventionnelles visent le mieux-être des patients, parmi lesquels le massage, l’hypnose, la sophrologie ou encore le mindfulness (ou “pleine conscience”), qui permet, par des exercices de méditation, de mieux gérer son stress. Leur objectif est d’apaiser le corps et l’esprit, et ainsi d’être mieux armé face à l’épreuve du cancer.
Tantôt décriée et jugée farfelue, tantôt appréciée pour ses bénéfices et ses vertus, la médecine “alternative” semble avoir de beaux jours devant elle. Pour Brigitte Laforest-Grimm une certitude : “Médecine traditionnelle et médecine douce doivent apprendre à travailler ensemble et à collaborer” pour offrir aux malades le meilleur suivi possible.
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