Cancer : Hématologue sans frontières
Médecin spécialiste du cancer Amine Belhabri met son expérience au service des malades mais aussi de ses confrères des deux côtés de la Méditerranée, pour un enrichissement mutuel.
MAGAZINE NOVEMBRE 2017
Jeune médecin, diplômé de l’Institut des sciences médicales d’Oran, Amine Belhabri imaginait-il devenir un jour expert français en maladie cancéreuse du sang ? “A l’époque, je souhaitais me spécialiser en pédiatrie. C’est pourquoi j’ai traversé la Méditerranée pour effectuer des stages en néonatalogie puis en pédiatrie aux Hôpitaux de Lyon”, explique le spécialiste. Il découvre ainsi l’hématologie pédiatrique puis les maladies du sang. Une vocation qui ne le quittera plus.
De 1993 à 2000, Amine Belhabri se forge une première expérience d’hématologue au sein du CHU de Lyon. Puis, il rejoint le centre hospitalier de Mâcon (Saône-et-Loire). Durant dix ans, il accumule les fonctions : responsable de l’unité d’oncologie et d’hématologie de l’établissement, chef du pôle ambulatoire, président de la commission d’évaluation des pratiques professionnelles, vice-président du comité de sécurité transfusionnelle et membre du réseau “Onco-Bourgogne”.
Une unité dédiée à la leucémie aigüe
Dès 2010, il veut aller plus loin et développer l’activité d’hématologie au sein du centre anticancéreux Léon-Bérard, à Lyon. Fort de l’appui de la direction de l’établissement, ce bourreau de travail participe à la nouvelle structuration du service d’hématologie du centre. Aujourd’hui, il compte une équipe de 60 personnes, médecins, infirmiers, aides-soignants et assistantes médicales.
Devenu depuis médiateur médical et président de la commission des usagers de l’établissement, Amine Belhabri affiche sa satisfaction : “L’année dernière, nous avons inauguré une unité dédiée à la leucémie aigüe.” Aujourd’hui, plus de 10 000 consultations en hématologie et 80 autogreffes ont été réalisées au centre Léon-Bérard. Ce qui en fait un des trois premiers centres anticancéreux spécialisés en hématologie de France*. Durant ces vingt-cinq années, le médecin a perfectionné ses compétences de chercheur. Aujourd’hui, au sein de la commission de relecture des essais cliniques du centre Léon-Bérard, Amine Belhabri, également membre du groupe francophone sur les myélodysplasies, développe un programme de recherche fondamentale avec une équipe Inserm-CNRS “autour des phénomènes de résistance des cellules leucémiques et de l’impact de leur microenvironnement”.
Sessions d’échanges avec le Maghreb
De la recherche coopérative à la formation transméditerranéenne, il n’y a qu’un pas. Depuis un an et demi, Amine Belhabri convie une dizaine de médecins exerçant de l’autre côté de la Méditerranée à partager le quotidien clinique des cancérologues français de Léon-Bérard. Les sociétés savantes algériennes, marocaines et tunisiennes sont fortement impliquées dans ces sessions trimestrielles. Enfin, grâce aux cours intensifs d’une semaine dispensée de l’autre coté de la Méditerranée, 75 médecins du Maghreb ont ainsi pu bénéficier de ces “leçons” en 2016. Une belle façon de passer le relais à d’autres générations pour ce père de deux enfants.
*Après Gustave-Roussy (Villejuif, Val-de-Marne) et Paoli-Calmette (Marseille, Bouches-du-Rhône).
LE PARCOURS D’UN SPÉCIALISTE
1987 : obtention du titre de médecin généraliste, Oran.
1999 : médecin responsable de l’unité de traitement des leucémies aigües et des greffes
au service d’hématologie, hôpital Edouard-Herriot, à Lyon (69).
2000 : responsable de l’unité d’oncologie et d’hématologie, responsable de la cellule de recherche clinique au centre hospitalier de Mâcon (71).
Depuis 2010 : médecin du centre anticancéreux, d’hématologie et référent leucémie au centre Léon-Bérard à Lyon.
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