Diversité : pas de recul en vue en France face aux pressions américaines

La ministre française chargée du Travail et de l’Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet, à l’Assemblée nationale à Paris le 21 janvier 2025. (Photo par Bertrand GUAY / AFP)
Ce sont des « valeurs non négociables » : les entreprises ne sont pas prêtes à renoncer aux politiques de non-discrimination prévues par la loi française.
L’ambassade américaine a demandé à plusieurs dizaines d’entreprises françaises si elles avaient des programmes internes de lutte contre les discriminations.
La missive suggère que, le cas échéant, cela pourrait les empêcher de travailler avec les États-Unis. L’information s’inscrit dans un contexte de fortes tensions commerciales alimentées par Donald Trump.
« Diversité & inclusion ne sont pas des slogans mais des valeurs partagées en France et un facteur de performance démontré pour nos entreprises », a réagi la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, sur X. « Elles ne sont pas à négocier ou à vendre à la découpe. »
Danger de la « trumpisation »
Dans les faits, organisations syndicales et patronales écartent d’un revers de la main les exigences de l’administration américaine. Dans un communiqué, la CFDT, première organisation syndicale en France, « demande aux entreprises et groupes français de résister à ces intimidations et de ne pas remplir le formulaire, synonyme de soumission à l’administration Trump ».
« Face aux dangers de la “trumpisation” du monde, de la montée de l’extrême droite dans notre pays et en Europe, nous avons besoin de la garantie qu’aucun backlash ne sera toléré », ont souligné dans un communiqué la CGT, Solidaires, l’Unsa et la FSU.
Pour Patrick Martin, le président du Medef, sur LCI, « on ne peut pas s’incliner, nous avons des valeurs, des règles, nous nous devons de les respecter ». La Charte de la diversité a été signée par plus de 5 000 entreprises en France.