Discrimination : les agences immobilières encore épinglées par SOS Racisme

 Discrimination : les agences immobilières encore épinglées par SOS Racisme

FRED TANNEAU / AFP

Près de la moitié des agences immobilières testées acceptent les exigences discriminatoires des propriétaires d’après SOS Racisme.

 

48,50 % des 136 agences immobilières testées accepteraient des exigences discriminatoires des propriétaires dont elles sont en charge de la gestion du logement. C’est le chiffre préoccupant que révèle la nouvelle campagne de testing de SOS Racisme publiée aujourd’hui (21 mars).

Pour éprouver les pratiques de 136 agences immobilières sur tout le territoire, les membres de l’association se sont dans la peau de propriétaires ayant des demandes clairement discriminatoires.

Les Africains dans le viseur ?

Le résultat de la campagne de testing est accablant pour les agences immobilières. Un quart de celles-ci acceptent de sélectionner les locataires sur la base d’un critère discriminatoire. Plus subtil, un autre quart laisse les propriétaires choisir eux-mêmes leurs locataires en écartant « les profils dits arabes ou noirs », donc sur des critères explicitement discriminatoires.

Selon SOS Racisme, à conditions de solvabilité égales par ailleurs, les personnes originaires d’Afrique, du Maghreb comme d’Afrique subsaharienne, auraient « une chance sur deux de contacter une agence qui accepterait de pratiquer ou de laisser pratiquer une discrimination à leur endroit ».

Discrimination persistante

Dans sa nouvelle publication, SOS Racisme indique que plusieurs agences épinglées dans ce nouveau testing avaient déjà été « attrapées » en 2019, déjà lors d’un testing.

Dans une enquête réalisée par l’INSEE en 2019, « le candidat maghrébin [fictif, ndlr] Mohamed Chettouh a 26,7 % de chances en moins de voir ses démarches d’accès au logement aboutir ».

L’institut indiquait déjà alors que les discriminations étaient « faiblement atténuées lorsque le candidat à la location ajoute un signal de qualité (stabilité) en précisant qu’il est fonctionnaire ». Aujourd’hui, SOS Racisme exige un renforcement des sanctions pénales en cas de discriminations.

 

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