Discrimination : les agences d’intérim de nouveau épinglées par SOS Racisme

 Discrimination : les agences d’intérim de nouveau épinglées par SOS Racisme

Illustration – Crédit photo : Google Maps

Les agences d’intérim sont une nouvelle fois pointées pour leurs pratiques discriminatoires. C’est ce que révèle une étude de SOS Racisme rendue publique aujourd’hui (12 mars).

« 61% des agences d’intérim testées ont adopté un comportement problématique », selon la dernière campagne de testing de SOS Racisme, révélée aujourd’hui par France Inter. Ce ne sont pas moins de 152 agences d’intérim qui ont été sélectionnées parmi les dix leaders du secteur.

Le processus était le suivant : une collaboratrice de SOS Racisme se faisait passer pour une cliente travaillant pour une société de BTP souhaitant recruter des ouvriers « de préférence européens, idéalement caucasiens ». A cette question, l’association s’est notamment vue répondre que c’était une possibilité et que le but était de « faire du business ».

Sélection

L’étude de SOS Racisme montre aussi que dans 14 % des cas, la discrimination était indéniable, l’interlocuteur acceptant de faire une « présélection ». Une pratique bien évidemment interdite. Dominique Sopo, président de SOS Racisme, dénonce une certaine forme de « complaisance » de la part de certaines agences d’intérim en demandant au client de faire lui-même la sélection.

Celui-ci pointe une pratique plus pernicieuse : « Une grande partie des agences d’intérim vont refuser de pratiquer elles-mêmes la discrimination, parce qu’elles ont une grande conscience que tout cela est totalement illégal et que cela les impliquerait ». 

Evolution ?

En 2021, lors d’un précédent testing concernant les agences d’intérim du domaine du BTP, 45 % d’entre elles acceptaient d’adopter une pratique discriminatoire. Suite à ces résultats, la ministre du Travail de l’époque, Elisabeth Borne, avait demandé aux agences d’intérim un plan d’action afin de prévenir et de combattre la discrimination.

Trois ans plus tard, il y a eu peu d’évolutions constatées. Dominique Sopo estime qu’il s’agit là d’une « défaillance » des pouvoirs publics qui auraient dû mettre en place un « meilleur suivi ». Aujourd’hui, le sénat doit examiner une proposition de loi visant à généraliser les testings pour lutter contre ces discriminations, notamment à l’emploi et à l’accès au logement.