Direction de l’OMC : La Kenyane Amina Mohamed favorite

 Direction de l’OMC : La Kenyane Amina Mohamed favorite

Amina Mohamed, ministre kényane de la Culture et candidate au poste de directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). MOHAMED ABDIWAHAB / AFP

Sur les prétendants en lice pour le poste de directeur général de l’OMC la Kenyane Amina Mohamed fait désormais figure de favori. 

 

Arrivée hier à Paris avec le président Uhuru Kenyatta, la ministre de la Culture kényane et candidate au poste de directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est invitée au dîner qui devrait réunir à l’Élysée le président français Emmanuel Macron et le chef de l’État kényan.

Il faut dire que l’ex-ministre kényane des Sports (58 ans) est une figure habituelle à Genève : en tant qu’ancienne ambassadrice auprès de l’OMC, dans une autre vie, elle a présidé les trois organes les plus importants de l’organisation.

Déjà candidate en 2013 face à Roberto Azevedo, qui vient de quitter son poste en catastrophe, elle a également présidé la commission ministérielle de l’OMC de 2014.

Soutiens

Cerise sur le gâteau, Amina Mohamed est soutenue à fond par de nombreux pays africains grâce à un lobbying intense de la présidence kényane. Or l’élection à la tête de l’OMC se fait par consensus : les candidats doivent donc s’assurer qu’ils ont le soutien des grands blocs régionaux.

Kenyatta compte ainsi sur le soutien d’Emmanuel Macron à la candidature d’Amina Mohamed, le président français ayant assez de poids pour peser sur tout le bloc européen.

Kenyatta qui a usé de sa personne pour convaincre les présidents est-africains d’appuyer la candidature de Amina Mohamed à piloter l’OMC a reçu l’aval des dirigeants rwandais Paul Kagame, éthiopien Abiy Ahmed Ali et le chef d’état ougandais Yoweri Museveni.

Aux États-Unis, l’ambassadeur Lazarus Amayo, qui vient de rejoindre Washington le 17 juillet dernier mène campagne auprès de l’équipe du président Donald Trump, ainsi que des représentants nationaux siégeant à l’ONU.

Du labeur en perspective

Frappée de plein fouet par la crise économique mondiale due à la pandémie de Covid-19, l’OMC attend beaucoup du futur patron de l’OMC qui n’aura pas la tâche facile, surtout avec le veto américain qui risque de paralyser totalement l’institution : il devra d’abord s’atteler à avoir l’aval de tous pour la conférence ministérielle de 2021, relancer les négociations et revoir le fonctionnement du tribunal d’appel de règlement des différends.

En tout cas, désigner une femme de surcroît, africaine à la tête de la vénérable institution ne serait que justice pour ce continent oublié.

 

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