Didier Raoult dans le collimateur des autorités sanitaires

 Didier Raoult dans le collimateur des autorités sanitaires

Le professeur Didier Raoult prononce un discours inaugural à l’occasion d’un symposium international sur le Covid-19 organisé à l’IHU de Marseille, le 30 mars 2022. NICOLAS TUCAT / AFP

Didier Raoult est accusé par l’agence de sécurité du médicament « de graves dysfonctionnements » lors des essais cliniques réalisés à l’IHU de Marseille.

 

L’institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille a été le cadre « de graves manquements et non-conformités à la réglementation des recherches impliquant à la personne humaine », résume l’ANSM dans les conclusions d’une enquête menée fin 2021.

Hier, les autorités sanitaires ont livré une charge sans précédent contre les pratiques que Didier Raoult a supervisées durant des années. C’est la première fois que les autorités sanitaires s’attaquent aussi explicitement au professeur. Il est déjà poussé vers la sortie par son autorité de tutelle, les hôpitaux de Marseille (AP-HM), et blâmé par l’Ordre des médecins.

Pas de consentement

Le réquisitoire de l’ANSM ne concerne pas le Covid et remonte bien avant. A de multiples reprises, des essais ont ainsi été engagés sans obtenir l’avis obligatoire d’un comité indépendant ni, parfois, le consentement de tous les patients examinés. C’est par exemple le cas de prélèvements rectaux réalisés au début des années 2010 sur des enfants atteints de gastro-entérite. Pour des dizaines d’entre eux, le consentement des parents est absent.

Nouvelle charge contre Didier Raoult

A terme, les autorités sanitaires n’excluent pas de saisir la justice. Elles l’avaient déjà fait à l’automne dernier, après les révélations de l’enquête de Mediapart. Elles y ajoutent désormais une autre charge : leur avoir communiqué un faux document pour justifier le lancement d’une des recherches incriminées.

Hydroxychloroquine

Didier Raoult, qui dirige encore l’IHU pour quelques mois, a acquis une importante célébrité médiatique depuis deux ans en tenant des positions, aujourd’hui discréditées, sur le Covid-19, notamment l’efficacité supposée de traitements comme l’hydroxychloroquine.