Dialogue inter-libyen. Réunion à Bouznika entre la Chambre des représentants et le Haut Conseil d’État libyens
Les travaux de la réunion consultative entre la Chambre des représentants libyenne et le Haut Conseil d’État libyen se sont ouverts, mercredi 18 décembre à Bouznika, dans le cadre du Dialogue inter-libyen.
Cette réunion s’inscrit dans le cadre des efforts déployés en vue de donner un nouvel élan au processus politique en Libye et d’aboutir à des élections présidentielles et parlementaires, et ce, à travers un accord sur une feuille de route menant à la formation d’un gouvernement d’union. La Chambre des représentants et le Haut Conseil d’État libyens avaient réussi à élaborer des lois électorales consensuelles par le biais de la Commission 6+6, évoquées par le Conseil de sécurité de l’ONU dans sa dernière résolution au sujet de la Libye.
Lors de l’ouverture de la réunion consultative de deux jours entre la Chambre des représentants libyenne et le Haut Conseil d’État libyen, tenue en présence de plus de 60 membres des deux institutions, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération africaine, Nasser Bourita, a souligné la nécessité impérieuse de s’imprégner de « l’esprit » de l’Accord de Skhirat pour parvenir à une solution au dossier libyen.
À cet égard, il a expliqué que « cet esprit, qui a permis aux Libyens de montrer au monde qu’ils ont la capacité, la volonté et la vision pour résoudre les problèmes de leur pays, est ce dont la Libye et la communauté internationale ont besoin », exprimant le souhait de voir désormais un tel esprit régner dans les prochaines étapes.
L’accord de Skhirat, une référence essentielle pour les Libyens
Le ministre a rappelé que l’Accord de Skhirat, signé le 17 décembre 2015, a représenté une référence essentielle pour les Libyens et a permis au pays de jouir d’une certaine stabilité, d’interlocuteurs internationaux et d’institutions, dont la Chambre des représentants libyenne et le Haut Conseil d’État libyen, qui demeurent des « leviers importants » pour tout progrès dans le processus de règlement de la question libyenne.
S’agissant du choix de Bouznika pour accueillir cette réunion consultative, M. Bourita a indiqué que le Maroc y voit un signe de la confiance permanente et de la fraternité sincère entre les deux pays et peuples, ajoutant qu’il reflète aussi la satisfaction des Libyens quant à la tenue de leurs réunions dans le royaume, grâce à la démarche adoptée par le Maroc conformément aux directives du roi Mohammed VI concernant le dossier libyen.
Cette approche trouve son fondement dans les principes de non-ingérence, de respect de la volonté des Libyens et de leurs institutions, ainsi que dans le soutien des choix faits par les institutions libyennes légitimes en vue d’une solution à la crise dans ce pays, a-t-il dit.
Le ministre a également fait remarquer que cette réunion intervient dans un contexte complexe marqué par des mutations importantes et des événements accélérés dans la région arabe, ainsi que par des ingérences dans les affaires arabes.
Une situation qui interpelle les Libyens au sujet de la préservation de l’unité et de l’intégrité territoriale de leur pays dans cette conjoncture délicate que traverse la région arabe. Elle se tient aussi dans un climat où se fait sentir la volonté d’impulser une nouvelle dynamique dans le dossier libyen, que ce soit au niveau de la mission de l’ONU ou de certaines parties, ajoutant que la réunion d’aujourd’hui est une occasion pour les deux institutions, en tant qu’instances légitimes en Libye, d’unifier leurs visions et d’interagir avec ces développements.
Le Maroc avait abrité à Skhirat, en décembre 2015, une série de rounds de dialogue inter-libyen, couronnés par l’Accord de Skhirat, qui constitue une étape cruciale pour la résolution de la crise libyenne. Cet accord a débouché sur la formation d’un Conseil présidentiel du gouvernement d’union nationale, la mise en place de mécanismes d’unification des institutions de l’État et l’organisation des échéances électorales pour parachever l’édification des institutions étatiques et garantir la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays en vue de satisfaire aux aspirations du peuple libyen au progrès, à la prospérité et au développement.