Al Khawarizimi, le fondateur de l’algèbre

 Al Khawarizimi, le fondateur de l’algèbre

Statue de Mohammad Al-Khawarizmi à Khiva


MAGAZINE JANVIER 2018


Ce grand savant est à l’origine des mathématiques arabes. Père de l’algèbre, il est à l’origine du calcul décimal, de l’utilisation des chiffres dits “arabes”, du système des fractions, des racines carrées, des équations, ainsi que la création du “x” pour désigner l’inconnue. Son nom a aussi donné naissance au mot algorithme.


Mathématicien perse le plus célèbre et le plus influent, brillant astronome et géographe, Mohammad Al-Khawazizmi serait né vers 780 dans la région de Khawarezm (d’où son nom), située entre les actuels Ouzbékistan, Turkménistan et Iran. Il vit à Bagdad du temps de la splendeur abbaside, sous le règne du calife Al-Mamoûn qui encourage les sciences et les arts.


 


Passeur de connaissances


Al-Khawarizmi intègre le cercle des “Beyt el Hikma” (Maisons de la Sagesse) qui apparaissent alors au ­début du IXe siècle dans le monde arabe et vont jouer un rôle majeur dans la transmission de l’héritage des civilisations. Ces hauts lieux de recherche et de réflexion abritent des bibliothèques et des centres de ­traduction. Fondateur des mathématiques arabes, ­Al-Khawarizmi est un formidable passeur de connaissances. S’inspirant des pratiques indiennes, il introduit le système décimal de numération dans un ouvrage traduit en latin au XIIe siècle sous les titres de Dixit ­Algorizmi et Liber Alchorizmi.


 


Ainsi sont nés les termes “algorisme” ou “algorithme”, en hommage au mathématicien. Dans son traité du système décimal, il expose les méthodes nouvelles de calcul (addition, soustraction…), ainsi que les fractions et les racines carrées. Il adopte l’utilisation du “zéro”, de l’arabe “siffre” qui signifie “le vide, le néant”. Il publie aussi les premières tables de trigonométrie. Son ouvrage majeur, Al Kitab al-moukhtasar fi Al-jabr wal-mouqabala (Abrégé de la restauration et de la comparaison), traduit en latin en 1145 sous le titre Algebra est consi­déré comme le premier manuel d’algèbre.


 


Egalement géographe et astronome


Al-Khawarizmi y expose l’étude de la résolution des équations du premier et du second degré, non pas au moyen de calculs, mais par l’intermédiaire de constructions géométriques, dans le style euclidien. S’il a révolutionné le monde des mathématiques, le ­savant a également marqué son époque en tant que géographe et astronome. Il est l’auteur du remarquable Traité de géographie, inspiré de Ptolémée et du Zij Al-Sindhind, recueil contenant les plus anciennes tables en astronomie du monde arabe.


Il décède vers 850, à Bagdad, léguant à la postérité une équation de l’homme très personnelle : “Si l’homme est éthique et plein de morale, c’est égal à 1. S’il est, en plus, charmant, on lui ajoute un zéro, c’est égal à 10. S’il est riche, on lui ajoute un autre zéro, c’est égal à 100. S’il est d’origine noble, on lui ajoute un autre zéro et c’est égal à 1 000. Mais si la valeur morale (nombre 1) de cette personne disparaît, il ne lui restera que les zéros, qui n’ont aucune valeur.”