Deux films marocains primés dans la sélection « Un certain regard»
“Les Meutes”, premier long-métrage du réalisateur marocain, Kamal Lazraq, et « Kadib Abyad » (La mère de tous les mensonges) de Asmae El Moudir ont remporté respectivement le Prix du jury et le Prix de la mise en scène de la section “Un certain regard” de la 76ème édition du Festival de Cannes.
Tomber de rideau samedi 27 mai sur le Festival de Cannes. Après 11 jours intenses où Cannes était le centre de la planète mondiale du Cinéma, la 76e édition du Festival a dévoilé son très attendu palmarès. Les deux cinéastes marocains Kamal Lazraq et Asmae El Moudir ont reçu des distinctions dans la sélection « Un certain regard », section qui honore le cinéma d’auteur et de découverte.
Les prix ont été remis aux lauréats lors d’une cérémonie organisée vendredi. « Le Règne animal » de Thomas Cailley a été projeté en ouverture. La séance de clôture a été animée, entre autres, par la projection du film « Une nuit » d’Alex Lutz.
20 longs-métrages ont concouru dans la sélection « Un certain regard ». Présidé par l’acteur américain John C. Reilly, le Jury était composé de la cinéaste française Alice Winocour, de l’actrice belge Émilie Dequenne, de l’actrice allemande Paula Beer, du réalisateur et producteur franco-cambodgien Davy Chou.
Explorer la mémoire à l’aide d’une caméra
“Les Meutes”, de Kamal Lazraq raconte l’histoire de Hassan et Issam, père et fils, qui tentent de survivre au jour le jour, enchaînant les petits trafics pour la pègre locale dans les faubourgs populaires de Casablanca. Un soir, un homme qu’ils devaient kidnapper meurt accidentellement dans leur voiture. Hassan et Issam se retrouvent avec un cadavre à faire disparaître. Commence alors une longue nuit à travers les bas-fonds de la ville.
« Kadib Abyad » le film d’Asmae, jeune réalisatrice marocaine, qui se rend chez ses parents à Casablanca pour les aider à déménager. Une fois dans la maison de son enfance, elle commence à trier ses vieilles affaires. Soudain, elle tombe sur une photo : des enfants qui sourient dans la cour d’une école maternelle. Presque hors-cadre, se trouve une petite fille assise sur un banc, qui regarde timidement l’appareil-photo.
Cette photo est l’unique image de son enfance, l’unique souvenir que sa mère a pu lui transmettre. Mais Asmae est convaincue qu’elle n’est pas l’enfant sur cette image. Dans le but de faire parler ses parents, Asmae introduit sa caméra et joue avec cet incident intime pour évoquer d’autres souvenirs, auxquels elle ne croit pas non plus. Cette photo devient le point de départ d’une investigation durant laquelle la réalisatrice interroge tous les petits mensonges que lui a dit sa famille. Petit à petit, Asmae explore la mémoire de son quartier et de son pays.
Le cinéma marocain a été notamment représenté lors de cette 76ème édition du festival de Cannes, par la réalisatrice Maryam Touzani, membre du jury de la compétition officielle. Ainsi que par le long-métrage « Déserts » de Faouzi Bensaïdi.
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