Des prospectus contre le harcèlement de rue

 Des prospectus contre le harcèlement de rue

Une dame elegante habillee d une robe bleue a pois marche dans un quartier de Paris. Illustration : Photographie dans les rues de Paris. Vie parisienne, et mode de vie. Juillet 2021, Paris, France. (Photo by Arthur Nicholas Orchard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)

Harcèlement de rue. Cinq millions de flyers distribués sur la voie publique. Initiative de Gérald Darmanin qui lance une « grande opération pour la sécurité des femmes ».

Depuis hier et durant tout l’été, cinq millions de flyers, dont un million rien qu’en Ile-de-France, doivent être distribués par les forces de l’ordre pour « rappeler à chacune et chacun les gestes à avoir lorsqu’on est témoin ou victime d’une agression ». Faire du bruit, entrer dans un commerce, et bien sûr déposer plainte.

La campagne est lancée par le ministre de l’Intérieur qui se base sur un rapport d’avril 2021, rendu public le mois dernier, selon lequel l’Inspection générale de la police nationale regrettait que les policiers chargés de constater les outrages sexistes soient insuffisamment formés et guidés par leur hiérarchie. D’autant que ce phénomène de harcèlement de rue ne faiblit pas.

Campagne trop faible

L’annonce de la distribution de flyers pour « rappeler les gestes à avoir lors d’une agression » provoque la stupéfaction des associations féministes qui dénoncent une campagne « trop faible ». 

Des réactions qui ne sont pas sans rappeler celles provoquées après le « numéro anti-relous » de Marlène Schiappa, alors secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes. C’était il y a moins de 3 ans. Numéro qui renvoyait à ce répondeur : « Si tu es sur ce numéro, c’est parce que tu as été trop insistant avec une femme ou une fille qui ne souhaitait pas te donner son numéro. Elle s’est sentie forcée de te donner ce numéro pour que tu la laisses tranquille ».

Infraction depuis 2018

Huit femmes sur dix déclarent avoir été victimes de harcèlement sexuel dans les lieux publics en France, selon une étude Ipsos publiée en 2020. Les outrages sexistes constituent une infraction depuis 2018. Sur les 3 700 infractions de ce type enregistrées sur la période 2020-2021, seuls 15 % des cas ont entraîné des poursuites.