Des ONG françaises dénoncent « les liaisons dangereuses de Carrefour avec la colonisation israélienne »

 Des ONG françaises dénoncent « les liaisons dangereuses de Carrefour avec la colonisation israélienne »

BERTRAND GUAY / AFP

Dans un rapport publié le 16 novembre, sept ONG et syndicats dénoncent un accord passé par le groupe Carrefour avec des sociétés israéliennes impliquées dans la colonisation illégale des territoires palestiniens.

 

Carrefour entendait faire discrètement son entrée sur le marché israélien en signant le 6 mars 2022 un accord de franchise avec Electra Consumer Products, un groupe israélien qui figure sur la liste des 112 entreprises participant à la colonisation, établie par l’ONU en 2020.

Electra Consumer Products est propriétaire de la chaîne de magasins Yenot Bitan et selon les organisations, certaines de leurs boutiques – dont les produits Carrefour sont déjà disponibles sur leur site Internet – sont présents dans au moins trois colonies israéliennes majeures, à Ariel, à Alfie Menashe et à Ma’ale Adumim, des villes construites illégalement en Cisjordanie occupée…

 

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« Carrefour se trouve donc de fait impliqué dans la colonisation du territoire palestinien et en tire profit », s’indignent les associations, rappelant que « par cet accord, Carrefour ignore ses obligations françaises et internationales, d’ordre juridique et éthique, de respect des droits de l’Homme : il s’agit notamment des principes directeurs établis par l’ONU en matière de diligence raisonnable pour le respect des droits humains, et de la loi française de 2017 sur le devoir de vigilance des entreprises ». 

« Carrefour n’exerce aucune activité directement en Israël et n’a aucune participation capitalistique dans Yenot Bitan. Le groupe respecte les exigences juridiques qui s’imposent à un franchiseur », s’est défendu le groupe français dans un communiqué. 

Les organisations signataires du rapport demandent que Carrefour mette fin à ce partenariat conformément à ses obligations, et « que le gouvernement français renforce ses recommandations aux entreprises concernant les risques juridiques et réputationnels qu’elles prennent en s’associant à la colonisation ».

 

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