Des migrants occupent un bâtiment à détruire dans le Val de Marne

 Des migrants occupent un bâtiment à détruire dans le Val de Marne

Illustration – JACQUES DEMARTHON / AFP

Plusieurs dizaines de migrants se sont installés sur le toit d’un bâtiment « voué à la destruction » dans le Val-de-Marne. Ils cherchent ainsi à éviter que les sans-abris qui l’occupent ne soient expulsés.

300 à 400 personnes immigrées sans-abri ont occupé ce dimanche 4 septembre un bâtiment vide de Gentilly (Val-de-Marne), en banlieue parisienne. Ces migrants ont pénétré vers minuit, dans la nuit de samedi à dimanche, dans ce bâtiment vide de 8 000 m². Les migrants ont expliqué que ce squat était « une réquisition citoyenne » d’un immeuble « voué à la destruction », selon United Migrants, association qui les soutient.

En arrivant sur place, les forces de l’ordre « ont stoppé les entrées ». Elles ont ensuite « invité les personnes à quitter les lieux, ce qu’elles ont refusé », a rapporté la préfecture de police. La grande majorité des occupants a finalement été évacuée dans la journée. En fin d’après-midi, les dernières personnes encore présentes ont quitté les lieux d’elles-mêmes.

 

Interpellation du responsable de United Migrants

La police a toutefois interpellé le responsable de l’association United Migrants, a précisé la préfecture. Le parquet de Créteil a confirmé qu’un des responsables de l’opération était en garde à vue pour « dégradation en réunion ». Le « militant est bien connu des services de police pour de nombreuses actions de ce type dans des locaux désaffectés impropres à l’habitation », selon une source proche du dossier.

« Ces 400 personnes sont sans domicile. Elles ont déjà épuisé les solutions temporaires de logement » a déclaré l’association. United Migrants a expliqué qu’afin « d’éviter de dormir une énième fois à la rue avec tous les dangers et difficultés que cela entraîne, elles ont décidé d’occuper ce lieu. »

 

Des enfants parmi les migrants occupants le squat

« La constitution de ce squat est illégale et n’est pas adaptée pour héberger des personnes au regard de l’état du bâtiment et de l’absence d’électricité », a souligné de son côté la préfecture de police. Elle a précisé qu’une centaine de femmes et d’enfants figuraient parmi les occupants.

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Il s’agissait essentiellement d’exilés originaires d’Afrique (Soudanais, Tchadiens, Ivoiriens entre autres). Mais aussi de personnes venant d’Afghanistan, dont plusieurs familles. Le squat d’immeubles vides comme mode de protestation contre l’absence d’hébergement des migrants et demandeurs d’asile n’est pas nouveau, notamment en région parisienne.