Des dizaines de militaires français affichent leurs convictions néonazies
Une cinquantaine de militaires français affichent ouvertement leurs convictions néonazies. Mediapart a publié, mardi 16 mars, une enquête documentée soulevant ces dérives au sein des armées. Le ministère, qui a rapidement réagi à la publication, juge ces révélations « très graves ».
L’article de Médiapart sur la présence d’éléments néonazis dans l’armée française suscite l’émotion. Le média a collecté des dizaines de publications et de traces laissées par des militaires sur internet. On y retrouve notamment des messages à la gloire de la Waffen-SS ou du franquisme, ainsi que des photos devant des drapeaux barrés de la croix gammée. Des vidéos montrent même des enfants incités à accomplir le salut hitlérien. Au total, Médiapart a comptabilisé « une cinquantaine de nouveaux cas de militaires néonazis », en particulier dans la Légion étrangère.
Le ministère des Armées tente d’éteindre l’incendie. Ces « éléments soulevés par l’enquête de Médiapart sont très graves et ont fait l’objet d’une analyse minutieuse ». Les autorités affirment que « toutes les idéologies néfastes, nauséabondes, révisionnistes, extrémistes, sont proscrites dans les armées » et qu’il n’existe « aucune tolérance » pour ces faits. Mais, l’article met en doute la sévérité des sanctions prononcées à leur encontre en cas de faute avérée.
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Le ministère reconnaît qu’aucun « dispositif de détection n’est infaillible ». Il relativise l’importance du phénomène en comparant les quelques dizaines de cas évoqués avec les 210 000 militaires que comptent les armées françaises. Mais, ce n’est pas la première fois que des cas similaires font parler d’eux.
L’armée assure cependant avoir déjà « lourdement sanctionné » sept militaires néonazis évoqués par une première enquête de Mediapart en juillet 2020. Les « quelques profils révélés (par le journal) et qui sont toujours en activité seront lourdement sanctionnés », ajoute le ministère. D’ailleurs « une douzaine » des militaires pointés par le média en ligne dans son dernier article « ne sont plus liés aux armées », précise-t-il.