Des députés de tous bords appellent à accorder l’asile en France à Julian Assange
Des députés ont plaidé mardi pour que le fondateur de WikiLeaks Julian Assange bénéficie de « l’asile politique » en France. Ils souhaitent ainsi le mettre à l’abri des autorités judiciaires américaines qui veulent obtenir son extradition de Grande-Bretagne.
Une quarantaine d’élus de tous bords ont signé une proposition de résolution pour affirmer que « la France ne peut rester muette » face au sort de l’Australien. Celui-ci est « victime de l’acharnement judiciaire, mais en réalité politique » de Washington, selon le texte. On y retrouve la signature de nombreux élus de gauche. Mais également de parlementaires de la majorité et certains de droite. Y figure ainsi le patron du Parti communiste et candidat à la présidentielle Fabien Roussel, l’ex-LREM aujourd’hui non-inscrit Cédric Villani ou encore le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde.
François Ruffin (LFI), l’un des initiateurs, a plaidé lors d’une conférence de presse pour que la libération de « ce combattant de la vérité ». Jean Lassalle (groupe Libertés et Territoires) souligne le caractère « douloureux et dramatique, mais aussi exceptionnel » de sa situation. Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle et soutien de longue date d’Assange, a assuré que s’il était élu, il le « ferait naturaliser ».
« Seule la France peut sauver Julian », a lancé son père, John Shipton. Il a fait le voyage à Paris pour saluer « l’aide et le soutien » des députés français réclamant l’asile pour Julian Assange. L’avocate Stella Morris, avec qui l’activiste a eu deux enfants quand il était reclus à l’ambassade d’Équateur à Londres, a aussi fait le déplacement pour affirmer que la vie du fondateur de Wikileaks « est en danger ».
Débat à l’Assemblée sur la protection des lanceurs d’alerte
Pour être débattue en séance au Palais Bourbon, la résolution doit être soit inscrite à l’ordre du jour par le gouvernement ou sa majorité, soit l’être lors d’une journée de « niche » réservée à un groupe minoritaire, mais aucune procédure ou date définitive n’est encore fixée.
Lire aussi >> Affaire de racisme au Tribunal de Paris : un lanceur d’alerte témoigne
Un débat sur les lanceurs d’alerte doit se tenir mercredi à l’Assemblée nationale, avec une proposition de loi visant à renforcer leur protection. Le groupe LFI a indiqué qu’il réclamerait que cette protection s’applique aux lanceurs d’alerte à l’étranger.
Julian Assange a été arrêté par la police britannique en avril 2019 après avoir passé sept ans à l’ambassade d’Équateur à Londres, où il s’était réfugié alors qu’il était en liberté sous caution. Il se trouve depuis deux ans et demi à la prison de haute sécurité de Belmarsh.
Les juges de la Haute Cour de Londres doivent se prononcer dans les prochaines semaines sur la demande d’extradition de l’Australien. Julian Assange risque 175 ans de prison aux États-Unis pour avoir rendu publics des centaines de milliers de documents classifiés.