Dérives. Jusqu’où ira Macron ?
« Emmanuel Macron annonce la fin du Conseil français du culte musulman », c’est l’un des titres de la presse française qui a marqué la semaine écoulée. Le président français met fin aux activités d’une instance tout ce qu’il y a de plus légale par un seul geste, le fait du prince comme on dit, ou bien encore comme dans n’importe quelle république bananière où les décisions les plus improbables se prennent sous les cocotiers après une bonne cuite.
Nous n’avons aucune sympathie pour une instance qui a été créée par Sarkozy pour des raisons que tout le monde connaît et ce Monsieur tout le monde sait aussi que le Conseil français du culte musulman (CFCM), instance de dialogue entre l’État et le culte musulman ne représente nullement les musulmans de France, mais le président devrait quand même savoir que dans un pays de droit, on ne dissout pas une instance ou une association par un simple geste.
Une association créée par la loi ne peut être dissoute que par la loi ou l’administration sur la base de motifs valables. On apprend ainsi que « Emmanuel Macron a décidé de mettre fin au CFCM, interlocuteur historique entre l’État et le culte musulman, lui préférant le nouveau Forif ».
Et ce n’est pas parce que le « Forum de l’Islam de France » (Forif), a été créé en février 2022 par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qu’il a forcément plus de légitimité que le Conseil français du culte musulman. Surtout quand sa soixantaine de membres, doivent montrer patte blanche pour être adoubés par les préfets avant d’avoir l’honneur de rentrer dans le cénacle. Or ces personnalités désignées ne vont ni plus ni moins s’atteler à sortir du chapeau « un Islam de France » sur mesure !
Voilà encore un autre exemple du peu de profondeur politique et diplomatique du locataire de l’Elysée qui n’a rien compris aux enjeux sociétaux et politique de la question de l’islam en France mais cela n’est pas étonnant, sachant que dans là ou Macron met la main, il a tout faux.
D’ailleurs à en croire The Telegraph, « à de nombreux égards, il [Emmanuel Macron] ne s’intéresse plus aux affaires intérieures. L’an dernier, alors qu’il se présentait à nouveau, son rêve était de marquer les affaires internationales. D’où ses visites à Vladimir Poutine, et ses plans grandioses pour l’Europe, qu’il a d’abord exposés dans un long discours de Fidel Castro à la Sorbonne en septembre 2017 ».
L’honorable journal britannique n’hésite pas à mettre fin aux rêves fous du personnage : « Reste à savoir si le Rêveur de l’Élysée veut encore lancer les dés électoraux. Sa cote de popularité est chétive. Jamais élu à un autre poste auparavant, il n’a pas le poids parlementaire pour forcer des alliances utiles. Ses choix sont maintenant un long adieu boiteux de trois ans et demi, ou un jeu flamboyant de roulette russe. Il n’a probablement l’estomac ni pour l’un ni pour l’autre. »