Dérèglement climatique, le poisson lion envahit la Méditerranée
Le poisson lion considéré comme « l’espèce envahissante la plus nuisible connue par la science », est repéré dans le pourtour méditerranéen.
L’Organisation spécialisée dans la protection de l’environnement, plus connue sous le sigle WWF, a présenté dans un rapport publié le 8 juin, les conséquences du réchauffement climatique dans le bassin méditerranéen.
Le changement climatique étant la plus grande menace pour la Méditerranée. Les températures augmentent 20% plus vite que la moyenne mondiale, entrainant de graves conséquences pour les prochaines décennies. La tropicalisation de la mer représente un des effets directs. L’élévation du niveau de la mer, « devant dépasser un mètre d’ici 2100 » en est une autre conséquence. Un tiers de la population de la région devrait en être affecté, prévient le WWF dans son rapport. Le « Centre du monde » est donc en danger !
Près de 1.000 espèces non-indigènes ont élu domicile en Méditerranée. Par espèce non indigène on désigne « toute espèce animale ou végétale dont la présence hors de son aire de répartition naturelle est avérée.» Celles-ci constituent une menace directe sur les espèces dites « indigènes ». Celles qui sont chassées de leur milieu naturel et contraintes de se déplacer de leurs aires de répartition vers le nord, à la recherche d’eaux plus froides. Certaines espèces endémiques, présentes naturellement dans ce territoire sont donc en train de disparaitre.
La Méditerranée, la mer la plus envahie au monde
Le « Pterois miles », connu sous le nom de poisson lion, est une espèce de rascasse équipé de 18 épines venimeuses sur sa nageoire dorsale. Hôte indésirable, dangereux pour l’homme également, il arrive en Méditerranée à grand renfort. Le réchauffement climatique entraine sa prolifération avec d’autres espèces destructrices, comme le poisson-lapin.
Pourquoi cette destination plutôt qu’une autre ? « La Méditerranée détient une distinction particulièrement fâcheuse : c’est la mer la plus envahie au monde. » Au cours des dernières décennies, des espèces exotiques sont venues s’établir dans le bassin, avec des conséquences catastrophiques pour la biodiversité.
Vorace, ce poisson lion avale de grandes quantités de petits poissons et de crustacés. « Son estomac peut se dilater jusqu’à 30 fois son volume». Face à cette nouvelle espèce dans l’écosystème méditerranéen, ses proies ne peuvent l’éviter.
Malgré ce sombre tableau, la situation n’est toutefois pas irréversible. En vue de favoriser la régénération des écosystèmes marins et réduire les effets du changement climatique, l’ONG préconise de protéger au moins 30% de la Méditerranée. Les autorités des pays du bassin, premières concernées, devraient mettre en place des solutions. Celles-ci doivent être fondées sur la nature en développant des aires marines protégées pour atténuer les effets désastreux et grandissants du changement climatique.
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