Démantèlement d’une cellule terroriste à Nador et Melilla
Les services de sécurité au Maroc ont démantelé, dans le cadre d’une opération sécuritaire conjointe et simultanée avec le Commissariat général des renseignements de la police nationale espagnole, une cellule terroriste s’activant à Nador et à Melilla, soupçonnée de liens avec l’ »État islamique ».
Les interventions sécuritaires menées par les éléments de la force spéciale de la DGST ont permis l’interpellation de deux individus dans la ville de Nador, alors que les autorités espagnoles compétentes ont interpellé neuf autres membres s’activant dans le cadre de la même cellule terroriste dans la ville de Melilla, a indiqué le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) dans un communiqué.
Les perquisitions ont permis la saisie de matériels informatiques sous forme de téléphones mobiles, de cartes SIM, d’un ordinateur et de supports numériques, qui seront soumis à l’expertise numérique nécessaire.
Selon les données préliminaires de l’enquête, les membres de cette cellule terroriste faisaient l’apologie de l’idéologie extrémiste, à travers la diffusion de discours et de contenus numériques via les systèmes informatiques ou la communication directe, afin d’embrigader et d’enrôler des personnes pour rejoindre les organisations terroristes.
Les recherches et les investigations effectuées ont révélé que le soi-disant émir de cette cellule terroriste avait des liens avec la cellule démantelée en décembre 2019 dans la banlieue de Madrid et la ville de Nador, dans le cadre d’une opération conjointe menée à l’époque par les services de la DGST et leurs homologues espagnols.
Cette cellule terroriste partisane de Daech, porteuse de projets terroristes était composée de 4 membres âgés entre 24 et 39 ans. Trois s’activaient dans la région de Farkhana et Béni Nsar (Nador), dont le frère d’un combattant présent sur la scène syro-irakienne. Le chef de cette cellule avait été arrêté simultanément dans la banlieue de la capitale espagnole, Madrid.
Ramifications à Madrid et Melilla
Selon la police espagnole, les trois Marocains qui vivaient légalement dans le pays, étaient « bien décidés à commettre un attentat » dans la capitale espagnole. Les trois hommes, âgés de 26 à 29 ans, ont été arrêtés au petit matin dans deux quartiers différents de Madrid.
« Ces individus étaient imprévisibles, présentaient des risques maximums. On avait détecté leur volonté de passer à l’action et de commettre des actes terroristes » dans Madrid. Ils étaient « prêts à commettre des attaques sans discrimination », y compris au couteau comme celles menées ces dernières semaines par des Palestiniens en Israël, a assuré le ministre de l’Intérieur Jorge Fernandez Diaz, sur la radio Cadena Ser.
Contrairement à beaucoup d’autres djihadistes présumés arrêtés en Espagne au cours des derniers mois, « ces personnes ne se consacraient pas à attirer, endoctriner, radicaliser, recruter des personnes pour qu’elles se rendent en Syrie ou en Irak pour intégrer Daech, mais leur but était d’agir en Espagne », a-t-il ajouté à moins de deux mois des élections législatives du 20 décembre.
En outre, ce groupe « était parfaitement organisé et hiérarchisé », avec un chef et deux subordonnés chargés de commettre les actes terroristes, selon le communiqué de la police. L’un d’entre eux vivait dans un bidonville en marge de la capitale où il avait accès « au marché noir de tout type d’armes », poursuit le texte sans faire état d’une saisie.
En janvier dernier, la police avait arrêté quatre hommes dans le préside occupé de Sebta au Maroc, les disant « déterminés à commettre un attentat en se sacrifiant si nécessaire ». En mars, elle avait arrêté deux autres djihadistes présumés appartenant à la même cellule. Quelques jours plus tard elle annonçait le démantèlement dans plusieurs localités du territoire d’une filière djihadiste de huit personnes qui appelait à commettre des actes terroristes en Espagne.
Plusieurs dizaines de recruteurs présumés pour le compte de l’EI ont été arrêtés au cours des derniers mois dans le pays. Selon le ministre de l’Intérieur, les opérations menées par la police et la Garde civile ont abouti à la détention d’un total de 171 djihadistes présumés depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement conservateur en décembre 2011.