Déjà plus de 441 migrants morts en Méditerranée en 2023

 Déjà plus de 441 migrants morts en Méditerranée en 2023

Virginie Nguyen Hoang / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Depuis le début de l’année, l’OIM a déjà dénombré au moins 441 migrants morts en mer Méditerranée. Du jamais vu depuis 2017.

Au 12 avril, la mer Méditerranée avait déjà emporté la vie de 441 personnes migrantes ayant tenté de rejoindre l’Europe. Ce bilan catastrophique, le pire depuis six ans, a été dressé par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Ce chiffre est potentiellement plus élevé puisque l’agence onusienne indique par ailleurs qu’il y a plusieurs cas de bateaux disparus. Des débris d’embarcations font craindre le pire concernant environ 300 personnes qui les occupaient.

Explosion des traversées

L’augmentation du nombre de migrants décédés en mer Méditerranée découle aussi de la très forte hausse du nombre de tentatives de traversées. 31 192 migrants ont réussi à rejoindre l’Europe depuis le début de l’année, relève l’OIM. Un chiffre trois fois plus élevé que l’année dernière sur la même période où 8 000 d’entre eux avaient accosté sur les rives européennes.

Une augmentation du nombre de traversées est également observée par Frontex, agence européenne de surveillance des frontières. Cette dernière évoque également un nombre de traversées trois fois plus élevé que l’année dernière, mais avec un total de 28 000 personnes migrantes arrivées sur le Vieux continent.

Retards fatals

Pour l’OIM, le retard dans les opérations de recherche et de sauvetage sont en cause sur 127 des 441 migrants morts en mer. Pour rappel, en janvier, l’Italie a adopté un décret très controversé, qui impose aux navires de secours civils de se rendre en Italie, dans un port de débarquement sûr, après chaque sauvetage. De plus, le port désigné se situe souvent loin de la zone de sauvetage.

Ce nouveau décret complique et surtout ralentit les opérations menées par les ONG comme SOS Méditerranée qui réagissait à l’annonce du nouveau décret : « Ces deux facteurs ont pour but de maintenir les navires SAR [Recherche et sauvetage, ndlr] hors de la zone de sauvetage pendant des périodes prolongées et de réduire leur capacité à secourir les personnes en détresse ».

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