Décès de Jean-Marie Le Pen, figure historique de l’extrême droite
La figure emblématique de l’extrême droite en France, à la tête du Front national pendant près de quarante ans, est décédée mardi 7 janvier à l’âge de 96 ans. La presse française et internationale est particulièrement divisée sur son œuvre.
Si l’Humanité titre « mort d’un antisémite, tortionnaire et patriarche de l’extrême droite », Fox News regrette en revanche qu’une page de l’Histoire française se tourne. Jean-Marie Le Pen, personnalité majeure et controversée de l’extrême droite française, est mort mardi à 96 ans en région parisienne, dans un établissement où il était admis depuis plusieurs semaines. « Il a toujours servi la France», a affirmé Jordan Bardella.
« Jean-Marie Le Pen, entouré des siens, a été rappelé à Dieu ce mardi à 12h00 », a laconiquement annoncé sa famille proche dans un communiqué. Le fondateur de Front national FN), devenu Rassemblement national, s’était peu à peu retiré de la vie politique à partir de 2011, lorsque sa fille Marine Le Pen avait repris la présidence du parti.
Finaliste de la présidentielle en 2002
Charismatique Tribun hors pair, provocateur sulfureux, xénophobe obsédé par l’immigration, patriarche contrarié par les siens, Jean-Marie Le Pen a sorti l’extrême droite française de sa marginalité, lui reconnaissent y compris ses adversaires politiques.
Le plus emblématique de ses succès restera inachevé. Le 21 avril 2002, à 73 ans et pour sa quatrième candidature à l’Élysée, il crée la surprise en se qualifiant pour le second tour de l’élection.
Le triomphe a cependant sa contrepartie : pendant quinze jours, des millions de personnes défilent contre le racisme et son incarnation politique. Surtout, Jean-Marie Le Pen permet la réélection facile de son ennemi juré Jacques Chirac. Une logique du « front républicain » qui lui survivra même si elle s’essouffle aujourd’hui.
Multiples condamnations en justice
Le « Menhir » n’a jamais exprimé aucun regret pour ses dérapages, contrôlés ou non, répétés souvent, qui lui ont valu plusieurs condamnations en justice : des chambres à gaz « point de détail de l’histoire », à « l’inégalité des races » (1996), en passant par l’Occupation allemande « pas particulièrement inhumaine » (2005) ou encore l’agression physique d’une adversaire socialiste (1997).
« Engagé sous l’uniforme de l’armée française en Indochine et en Algérie, tribun du peuple à l’Assemblée nationale et au Parlement européen, il a toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté », a salué sur X Jordan Bardella le président du Rassemblement national (RN), incarnant la relève du parti et héritier d’un Front national bien plus « soft » que son ancêtre.