Festivités sous haute sécurité à Paris et dans toute l’Europe
Face aux menaces terroristes qui pèsent sur les fêtes du Nouvel An, Bruxelles a décidé d'annuler les festivités tandis que dans plusieurs pays, les forces de l'ordre ont été placées en alerte maximale, comme en Turquie, où un attentat suicide aurait été déjoué à Ankara. À Paris, touchée par les attentats les plus meurtriers de son histoire en novembre, la vigilance est au maximum.
Des bulles de champagne au gout de menace terroriste
Un mois et demi après les attentats parisiens, le dispositif de sécurité sera renforcé à Paris et dans sa petite couronne pour le réveillon du 31 décembre avec « 11 000 » hommes, contre 9 000 en 2014, a annoncé mercredi le préfet de police de Paris. Ces effectifs comprennent des policiers, des services de secours, dont 2 300 pompiers, 2 000 militaires et une soixantaine d'agents de la ville de Paris. S'y ajoutent une centaine d'agents de la RATP et de la SNCF pour la sécurisation des transports.
« Nous ne pouvons pas garantir qu'il n'y ait aucun risque, chaque année ces soirées sont des soirées difficiles », a souligné le préfet de police de la capitale Michel Cadot devant la presse, rappelant que le 31 décembre 2014 « un jeune homme a été tué lors d'affrontements sur le Champ-de-Mars et 160 personnes interpellées ». « L'état de la menace terroriste est permanent » même s'« il n'y a pas d'éléments nouveaux spécifiques à l'agglomération parisienne ou notre capitale dont nous ayons connaissance », a-t-il aussi indiqué.
Festivités annulées à Bruxelles
Le maire de Bruxelles, Yvan Mayeur, a annoncé mercredi l'annulation pure et simple du feu d'artifice prévu au centre-ville. « Il vaut mieux ne pas prendre le risque », a-t-il expliqué, tandis que le Premier ministre Charles Michel a parlé sur la chaîne RTBF de « décision difficile », mais de bonne décision.
La veille, les forces de l'ordre belge avaient en effet arrêté deux personnes soupçonnées de préparer des attentats à Bruxelles au cours des fêtes de fin d'année, qui seront présentées devant un juge jeudi. Une menace jugée « sérieuse » et qui visait « plusieurs lieux emblématiques de Bruxelles » avait alors indiqué le parquet fédéral belge. Quelque 100 000 personnes étaient rassemblées l'an dernier sur la Place de Brouckère à Bruxelles.
Les grandes capitales sous haute surveillance
Les mesures de sécurité ont également été renforcées dans d'autres pays, comme en Autriche et en Russie, après les attentats jihadistes du 13 novembre à Paris. L'éventualité d'attentats pendant la période des fêtes a également conduit la police autrichienne à relever le niveau de sécurité à Vienne. À Moscou, l'emblématique Place Rouge, lieu de rassemblement traditionnel pour le Nouvel An, sera cette année pour la première fois fermée au public au moment du réveillon. Les autorités craignent, là aussi, des attentats visant la Russie, qui a lancé en novembre une importante campagne de bombardement en Syrie.
La peur du terrorisme n'épargne pas New York, où les mesures de sécurité mises en place pour les célébrations du Nouvel An, notamment le grand rassemblement de Times Square, sont « plus conséquentes que jamais », avait assuré mardi le maire de la ville, Bill de Blasio.
Attentat déjoué à Ankara
En Turquie, la police a arrêté deux membres présumés du groupe État islamique (EI) soupçonnés de préparer un double attentat suicide à Ankara pendant les fêtes de fin d'année. « Dans le cadre d'une enquête instruite par le parquet d'Ankara et du travail effectué par la police d'Ankara, deux individus membres de l'organisation terroriste Daech (acronyme arabe de l'EI) ont été capturés pendant une intervention réussie avant même de passer à l'acte », a indiqué le gouvernorat de la capitale turque dans un communiqué en ligne.
« Un gilet explosif prêt à être utilisé et un sac à dos rempli d'explosifs et renforcé par des billes et des tiges d'acier ont été saisis » par la police au cours de l'opération, selon le communiqué. Les deux suspects s'apprêtaient à commettre des attentats suicide jeudi soir à deux endroits (devant un centre commercial et sur une rue branchée) de la place centrale de Kizilay, lieu traditionnel des festivités du Nouvel An, selon des chaînes de télévision citant le bureau du procureur en chef d'Ankara, la deuxième ville – derrière Istanbul – de Turquie avec ses 5,2 millions d'habitants.
Rached Cherif