Début du ramadan mardi marqué par le reconfinement et la vaccination
Le mois de ramadan commencera mardi en France, a confirmé dimanche la Grande Mosquée de Paris. Comme en 2020, le mois saint des musulmans se déroulera dans le contexte particulier lié à la pandémie. Les restrictions de déplacements devraient notamment limiter les réunions familiales traditionnelles en cette période de l’année.
Le recteur de la mosquée Chems-eddine Hafiz a confirmé la date du début du ramadan en France lors d’une rencontre dimanche soir avec plusieurs fédérations de mosquées destinée à fixer la date. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) avait annoncé la même date il y a dix jours sans attendre la rituelle nuit du doute qui précède d’un ou deux jours le début effectif sur mois de jeûne. Le ramadan s’achèvera par l’Aïd-el-Fitr, la « fête de la rupture du jeûne » qui aura lieu le 13 mai.
En déplacement à Rennes, où des tags antimusulmans ont défiguré les murs d’un centre culturel islamique, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé « à tous les préfets » et aux forces de l’ordre de « renforcer la vigilance aux abords des lieux de culte musulmans, particulièrement en cette période de fêtes religieuses, à l’aube du ramadan ».
Lire aussi : Le Centre culturel islamique de Rennes victime de tags racistes
Comme l’année dernière, ce mois de jeûne, de prières et de partage est marqué par le contexte de la crise sanitaire. En raison du couvre-feu et de la fermeture des lieux de culte à 19h, il n’y a pas de « tarawih » – ces prières nocturnes spécifiques au ramadan – qui nécessitent d’aller à la mosquée.
Le vaccin autorisé pendant le jeûne du ramadan
Les autorités religieuses en outre déconseillent fortement de se regrouper au-delà du foyer ou entre voisins au moment de l’« iftar », le repas quotidien de rupture du jeûne. Les diners partagés sont habituellement une composante sociale, conviviale voire festive de ce mois.
Le CFCM comme la Mosquée de Paris ont par ailleurs tenu à rassurer les fidèles qui pourraient s’interroger sur le caractère licite ou non de la vaccination. Cette dernière n’est pas « nutritive », estime le conseil. De ce fait, « l’injection » d’un vaccin anti-covid « n’invalide pas le jeûne ».
La mosquée de Paris a d’ailleurs imprimé un flyer à destination des fidèles plaidant pour la vaccination. « La vaccination est un acte de préservation de la vie recommandé en islam », peut-on y lire.
Première communauté musulmane d’Europe
La France compte entre cinq et six millions de musulmans pratiquants et non-pratiquants, selon plusieurs études sur le sujet (Pew Research Center, institut Montaigne, Insee, Ined). Ce qui fait de l’islam la deuxième religion du pays. Et fait de la communauté musulmane française la première en Europe.
Durant le ramadan, un des piliers de l’islam, les croyants doivent s’abstenir de boire, de manger, de fumer et d’avoir des relations sexuelles, de l’aube – dès que l’on peut « distinguer un fil blanc d’un fil noir » dit le Coran – jusqu’au coucher du soleil.
Le jeûne s’impose aux musulmans pubères, mais des dispenses existent pour les voyageurs, les malades, les personnes âgées, les femmes enceintes ou venant d’accoucher. Des compensations sont possibles pour les personnes empêchées ou dispensées sous la forme d’un report des jours de jeûnes ou d’aumône aux nécessiteux.