De plus en plus de femmes dans l’armée française
Il y a du mieux pour la mixité dans la Grande Muette. Les effectifs féminins progressent de 4,7% dans tous les corps de l’armée de l’Hexagone. Une volonté de ne se priver d’aucune compétence pour des questions de genre !
A Balard, au siège du ministère des Armées, on est plutôt satisfait de la politique volontariste visant à plus de mixité. Car, sans se voiler la face, l’armée reste grandement une affaire d’hommes. Ainsi, on compte 16,1% de femmes dans l’armée française par exemple.
Ce n’est pas pour autant une spécificité française. En comparaison avec d’autres pays, la France est très en avance. Elle se classe 4ème au niveau mondial, Israël ravisant la première place avec 33% de femmes dans son effectif militaire. Le chiffre s’améliore encore quand on prend les civils qui travaillent pour le ministère de la défense, où l’on passe à 39,4% de femmes.
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Un processus dans « la recherche de l’excellence »
Des chiffres encourageants donc même si on assure, au sein du ministère, qu’on ne sélectionne qu’en fonction des compétences et que la discrimination positive n’a pas lieu d’être. Le maitre mot reste, selon l’état major, « la recherche de l’excellence. »
Le processus pour l’amélioration de la féminisation de l’armée a été entamé très tôt, dés 1976. On se rappelle ainsi de Dominique Arbiol, général de division aérienne qui fut la première femme à intégrer la classe préparatoire aux grandes écoles militaires de l’école des pupilles de l’air en 1983. Il en va de même pour Caroline Aigle, première pilote de chasse d’un escadron de combat de l’Armée de l’air en 1999.
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9% d’officier général féminin
On a donc passé le stade des pionnières. Les femmes sont dorénavant dans tous les corps d’armées et se retrouvent aussi en Opex (opérations militaires extérieures). Comme le rappelle la contre-amiral, Anne de Mazieux, « on est sorti de la phase de stagnation« . Les femmes sont non seulement plus nombreuses mais elles commencent à atteindre les hautes strates militaires. Ainsi, on est passé de 7,5 à 9% d’officiers général en 2020.
Au sein des corps d’armées, on tâche d’améliorer le renforcement de la mixité voulue par la ministre des Armées, Florence Parly. La contre-amiral, Anne de Mazieux, indique « qu’il faut donner envie de s’engager dans l’armée. On a besoin d’un vivier de personnes de tous horizons et genres. » Du personnel féminin a été mis en place dans les Cirfa (centres pour attirer aux vocations militaires) avec des ambassadrices du recrutement. Les jurys des concours se sont aussi diversifiés.
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Conseiller mixité et sexisme ordinaire
Des phases de mentorat sont en place pour accompagner les femmes durant leurs parcours ou leurs préparations aux concours. Le congé parental est mieux pris en compte pour permettre l’avancement tant dans le salaire que le grade. Une volonté de prolonger la période d’engagement des femmes dans l’armée. En effet, elle essaie d’améliorer une triste réalité. Les femmes restent moins longtemps au sein des corps d’armées que les hommes (14 ans contre 26 pour les hommes).
L’axe du sexisme ordinaire est aussi au coeur des préoccupations du ministère. Outre la cellule Thémis qui lutte contre les harcèlements, violences sexuelles ou sexistes, une plateforme a vu le jour. Une sorte de quizz « didactique et pédagogique pour faire tomber la pression » et éviter les situations délicates, « qu’il ne faut pas nier« , selon la contre-amiral. « L’idée est de pouvoir désamorcer les tensions avant que cela ne dégénére.«