De Paris à Auschwitz, le défi à vélo des jeunes du 77
Traverser une partie de l’Europe à vélo pour rejoindre le camp de concentration d’Auschwitz, en Pologne, voilà la mission que se sont fixée 25 jeunes de Seine-et-Marne, âgés entre 15 et 19 ans, originaires de Torcy, Noisel, Saint-Thibault-des-Vignes, Champs-sur-Marne et Lognes. Ils seront accompagnés d’une dizaine d’adultes, travailleurs sociaux pour la plupart.
A l’initiative de ce projet sportif et pédagogique Ali Matelo, directeur adjoint de l’Office municipal d’animation de la cité de Torcy qui n’en est pas à son coup d’essai. « Depuis 2021, nous mettons en place avec d’autres de mes collègues des autres villes du département des séjours à bicyclette, explique ce quadragénaire. A la base, avec ces projets, nous voulions mettre fin aux rivalités entre bandes des différentes villes. Aujourd’hui, même si les choses se sont calmées, nous continuons d’organiser ces voyages qui permettent de travailler sur le vivre ensemble ».
En 2021, une rixe avait éclaté entre des jeunes de Torcy et ceux de Saint-Thibault-des-Vignes. Un affrontement qui avait conduit à la mort d’un adolescent. Quelques mois plus tard, un premier voyage était organisé sur les plages du débarquement en Normandie. L’année dernière, un groupe de jeunes du 77 avait pédalé jusqu’en Provence, sur les plages du débarquement du 15 août 1944.
« Cette année, on a dû refuser du monde, pointe Ali Matelo. Ça montre l’envie de tous ces jeunes d’aller parcourir le monde. On a choisi le groupe au mérite, ceux qui étaient les plus investis dans le projet ».
Le 3 août prochain, les apprentis cyclistes partiront donc de Torcy, direction le camp de concentration d’Auschwitz en Pologne, où un million de personnes, juives pour la plupart, furent exterminées par les nazis.
« Même si la Shoah est étudiée à l’école, venir sur les lieux où a eu lieu le génocide, nous parait essentiel pour se rendre compte véritablement de l’horreur. C’est important de rappeler aux jeunes générations, en banlieue, comme ailleurs en France, ce passé pour qu’il ne se reproduise pas », justifie Ali Matelo.
Au programme pour se rendre en Pologne, dix étapes de 80 kilomètres environ. Le reste se fera en minibus. « Il y en a quatre au total qui suivent le groupe pour assurer le maximum de sécurité », rappelle Ali Matelo.
« Les minibus sont aussi là si un de nos jeunes craque sur la route, continue Ali Matelo. Mais cela n’est jamais arrivé, lâche-t-il fièrement. On a même eu droit à l’inverse : lors des deux précédents périples à bicyclette, les jeunes voulaient tout faire à vélo, sourit encore le travailleur social. On a dû les calmer parce que nous les adultes, on était cuit physiquement ! »
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