Gérald Darmanin interpellé sur la situation des exilés à Calais

 Gérald Darmanin interpellé sur la situation des exilés à Calais

Le ministre français de l’Intérieur Gerald Darmanin observant l’équipement de la police française lors de sa visite à Calais le 12 juillet 2020. DENIS CHARLET / AFP

Le nouveau ministre de l’Interieur, Gérald Darmanin est interpellé par des organisations. Celles-ci l’appellent à changer la politique vis-à-vis des migrants de Calais.

 

Visite sélective

Depuis le démantèlement de la « Jungle » de Calais (octobre 2016), les mêmes scènes se répètent inlassablement jour après jour, d’année en année.

Les personnes exilées s’installent dans des camps de fortune. Les policiers démantèlent ces camps. Les exilés sont de retour le lendemain.

Fraîchement nommé ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin était de passage dans la ville de Calais, le 12 juillet.

Dans une lettre ouverte lui étant adressée, des organisations ont relevé un premier signe révélateur.

Le nouveau ministre a rencontré tous les acteurs calaisiens (les forces de l’ordre, la Préfecture, la municipalité…). Mais aucune personne exilée, ni les associations qui aident les réfugiés sur place et les accompagnent au quotidien depuis des années.

Des associations pourtant de taille, telles que Amnesty International France, La Cimade, Médecins du Monde, Médecins Sans Frontières, Secours Catholique.

 Evacuation(s)

« 519 personnes isolées, réparties dans seize bus, ont été prises en charge et transportées vers des centres situés dans la région Hauts-de-France et d’autres régions françaises », selon un communiqué préfectoral le 10 juillet.

Deux jours avant la visite du nouveau ministre de l’Intérieur, les autorités ont démantelé les principaux lieux de vie des exilés.

Outre la temporalité de cette opération d’évacuation, les organisations signataires de la lettre ouverte soulignent l’inefficacité de la démarche. Sur ces 519 personnes dispersées sur le territoire, près de la moitié retourne sur place le lendemain.

Changer

« Cette évacuation [du 10 juillet, ndlr] a entraîné l’arrêt de la principale distribution alimentaire et du dispositif de douches » s’indignent les organisations.

Les forces de l’ordre ont donc balayé, par cette action, le peu d’avancées en termes d’hygiène et de santé.

Les signataires réclament alors à Gérald Darmanin le respect des droits et un accueil digne pour les exilés.

Mais surtout, ils demandent au nouveau ministre de l’Intérieur de rompre avec les politiques de ces dernières années.

Pour les associations, il faut donner la priorité à « la concertation avec tous les acteurs concernés. Et ce, pour tenter de trouver des solutions qui soient respectueuses de chaque personne ».

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