Darmanin exhorte la communauté musulmane à s’organiser pour être entendue
Gérald Darmanin a reçu une délégation du CFCM le 26 septembre pour évoquer son projet de loi contre « les séparatismes ».
Le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, a encouragé les représentants de la communauté musulmane à améliorer leur organisation pour mieux faire entendre leur voix. Lors d’une rencontre à la Grande mosquée de Paris, il a souligné que l’absence d’une organisation efficace était en partie la responsabilité de la communauté.
Alors qu’il venait honorer les morts musulmans de la Grande Guerre, Gérald Darmanin a critiqué le fait que beaucoup de musulmans d’aujourd’hui se définissent toujours en fonction de leur origine nationale plutôt qu’en tant que communauté unie.
Cette déclaration intervient dans un contexte où la structuration du culte musulman en France demeure une question délicate, avec le « Forum de l’islam de France » (Forif) lancé en 2021 peinant à s’établir. Le ministre de l’Intérieur a répondu à des inquiétudes concernant la perception d’un « deux poids, deux mesures » ressenti par certains représentants musulmans, surtout à la veille d’une « grande marche civique » contre l’antisémitisme.
Sécurité des mosquées
La visite avait débuté par un dépôt de gerbe en mémoire des soldats musulmans décédés pendant la Première Guerre mondiale, suivi d’une séance de questions-réponses avec les représentants musulmans. Ces derniers ont soulevé des préoccupations telles que la sécurité des mosquées par rapport aux édifices juifs et l’interdiction de certaines manifestations en soutien aux Palestiniens.
M. Darmanin a répondu en soulignant qu’une somme importante avait été allouée pour la sécurité du culte musulman depuis le début de l’année et que les demandes des organismes musulmans avaient reçu des réponses positives. Il a expliqué les règles de sécurité et de déclaration des manifestations, affirmant que la France ne faisait aucune distinction entre ses citoyens.
Interdiction des manifestations pro-palestiniennes
Sur le thème des discriminations, Gérald Darmanin a mentionné un « islam radical extrêmement minoritaire, mais extrêmement vocal » qui, selon lui, posait un problème. Il a appelé à considérer l’islam comme une religion française et à promouvoir son organisation indépendamment des influences étrangères.
La rencontre s’inscrit dans un contexte où des représentants musulmans expriment des préoccupations quant à une montée du racisme, en particulier après une attaque du Hamas en octobre. Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande mosquée de Paris, a publié une tribune appelant à arrêter les amalgames et à cesser d’accuser les musulmans de maux sociaux, notamment de l’antisémitisme.
