Linda Arhab, la scène son premier amour

 Linda Arhab, la scène son premier amour

« Linda Arhab en fait toute une histoire »


Il n’y a pas d’autre expression, cela s’appelle prendre le taureau par les cornes. Dans quelques jours, Linda Arhab s’apprête à remonter sur les planches, après une absence de plusieurs années. Et elle le fera cette fois seule. L’humoriste de 40 ans sera sur la scène du Café Oscar à Paris, le 5 mars, dans un one-woman-show intitulé « Linda Arhab en fait toute une histoire ».


Comme beaucoup d’humoristes de sa génération, c’est Smaïn qui lui a donné envie de faire rire. « On adorait reprendre ses sketchs », se souvient Linda Arhab, « c’était l’artiste qui nous avait marqués, il était issu de l’immigration, c’était pas commun ! ». Le « nous » mettra du temps à laisser place au « je ».


Elle est issue d’une famille nombreuse, dont les racines se trouvent à Tizi-Ouzou, en Algérie. Neuf enfants, c’est la petite dernière de « cette grande fratrie ». Avec ses frères et sœurs, elle reprend donc les sketchs de Smaïn mais aussi les incontournables parodies des Inconnus pour tenter de faire rire la famille, « notre rituel avant de se coucher, les parents étaient amusés », sourit Linda Arhab.


Première scène à Cergy


La famille, premier lieu où s’exprime l’envie de faire rire. Mais la ville dans laquelle Linda Arhab est née et a grandi compte aussi beaucoup. C’est Cergy, dans le Val-d’Oise. Il y d’abord l’attrait pour la danse, dans la maison de quartier, avec les spectacles d’été. Puis le théâtre.


« Cergy, à l’époque, offrait beaucoup d’activités via des associations », se remémore-t-elle, « mon premier sketch, ma première scène, on l’a faite dans le cadre d’un festival à Cergy ». Elle sera alors repérée à l’âge de 17 ans par « Théâtre en stock », une association cergynoise.


Addiction


Linda Arhab poursuit ensuite ses études « tout en gardant un pied dans cette activité ». Elle est, ce qu’on appelle dans le jargon, « semi-pro » : elle fait quelques scènes avec un spectacle écrit à quatre mains sur une maman maghrébine qui évolue dans la société française.


Linda Arhab se produit avec ses « camarades » dans le cadre de festivals au Bataclan et à la Cigale, fait des scènes ouvertes au Théâtre de Trévise, au Point-Virgule… Puis plus rien ou pas grand chose. Elle décide de mettre son activité artistique entre parenthèses pour « des projets personnels ».


C’est plus tard, une collègue qui la poussera à reprendre du service, « au bon moment pour déclencher tout ça », avoue Linda Arhab. La pause aura duré trois ans. « Cela m’a manqué, c’était un désir fort. Ne plus faire de scène, c’est comme si j’étais amputée d’un bras », confesse-t-elle « on peut parler d’addiction… ».


Bobo des cavernes


Alors elle se lance ou plutôt se relance dans l’écriture. Elle s’inspire de la place de la femme dans la société pour construire son nouveau spectacle qui part de la préhistoire avec Lucy, « la bobo des cavernes », jusqu’à un « futur imaginé », en passant par Néfertiti qu’elle voit comme « une DRH qui fait construire le prochain palais de son père ». Un spectacle qui « veut toucher les femmes mais aussi les hommes ! ».


Le 5 mars approche, la pression monte et ce souci de « surprendre tout le temps, à chaque fois pour faire rire » et prendre au passage ce gros shot d’adrénaline qui lui manque tant.


Chloé Juhel