Le scénariste de BD Lupano ne veut pas être décoré par un gouvernement qui lui « fait honte »

 Le scénariste de BD Lupano ne veut pas être décoré par un gouvernement qui lui « fait honte »

Wilfrid Lupano


Le geste est rare et c'est pour cette raison qu'il est important d'en parler. Contrairement à l'immense majorité des nominés, Wilfrid Lupano, le scénariste de la BD à succès «Les Vieux Fourneaux», a refusé la médaille de Chevalier des Arts et des Lettres et s'en explique longuement sur une publication Facebook. Une lettre ouverte sans concession adressée au ministre de la Culture, Franck Riester.


Les raisons invoquées par ce scénariste, né à Nantes et habitant aujourd’hui à Pau, sont bien entendu politiques. 


"Comment accepter la moindre distinction de la part d’un gouvernement qui, en tout point, me fait honte ?", commence le scénariste. 


"J’ai honte de ce que votre gouvernement fait des services publics, au nom du refus dogmatique de faire payer aux grandes entreprises et aux plus grosses fortunes les impôts dont elles devraient s’acquitter. « Il n’y a pas d’argent magique » martèle votre leader. Il y a en revanche un argent légal que monsieur Macron refuse d’aller chercher pour ne pas déplaire à ceux qui ont financé sa campagne", embraie Wilfrid Lupano. 


L’anaphore se poursuit :  "J’ai honte de votre politique indigne d’accueil des migrants, et en particulier des mineurs isolés". "J’ai honte de l’incapacité à prendre en compte l’urgence écologique".


"J’ai honte, monsieur le ministre, de ce gouvernement mal élu ( le plus mal de la l’histoire de la cinquième République) qui ne tient plus que par sa police ultra violente", poursuit-il.


Et de dérouler une diatribe "sur la dérive sécuritaire" du gouvernement, "de voir, depuis des mois, partout en France, éclater des yeux, exploser des mains ou des visages sous les coups de la police, de Notre-Dame-des-Landes aux Champs-Elysées, à Toulouse, Biarritz, Nantes".


"Je sais déjà que si un jour j’atteins l’âge avancé où on prend son pied à exhiber ses breloques, j’aurais bien peu de plaisir à me rappeler que celle-ci me fut remise par le représentant d’un gouvernement dont j’aurais si ardemment souhaité la chute et la disgrâce", conclut Wilfrid Lupano.