Le coronavirus prédit dans les arts ?
La propagation du Covid-19 à travers le monde fait l’objet d’une crise sanitaire avérée. A l’heure du confinement, l’obsession autour de la pandémie est difficile à mettre de côté, et c’est notamment du côté de l’art que l’on peut l’observer. La Peste d’Albert Camus qui relate le récit d’une épidémie suivie du confinement pesant de la population, n’est pas la seule œuvre à avoir vu ses ventes bondir. D’autres, aux accents visionnaires, n’ont pu être ignorées…
L’humain est naturellement enclin à vouloir comprendre les faits et à leur donner du sens. Tous types de supports permettant de mettre en jeu et assouvir ses pulsions humaines sont recherchés. Ainsi, depuis un moment, plusieurs œuvres d’art ont fait l’objet d’une attention particulière, et elles renvoient toutes au même mot/maux : le coronavirus.
Cinéma
S’il y a bien un film qui traite d’une pandémie et qui sort du lot parmi tous les autres, c’est bien Contagion de Steven Soderbergh sorti en 2011, et qui figure aujourd’hui parmi les dix films les plus téléchargés sur iTunes. Contagion suit l’extrême rapidité de propagation d’un virus à l’échelle internationale, le combat mené pour tenter d’éradiquer la pandémie, et met en scène la façon dont la maladie a impacté les populations et les autorités.
Si le film a été particulièrement prisé, cela tient probablement de la crédibilité de son scénario. En effet, le scénariste Scott Z. Burns a mené un travail d’investigation méticuleux pendant trois ans pour le rendre le plus plausible possible : « J’ai rencontré le Dr. Larry Brilliant, épidémiologiste, qui a participé à l'éradication de la variole dans les années 1960. Et Larry m'a présenté Ian Lipkin, un virologue de l'université de Columbia. J'ai passé beaucoup de temps avec ce dernier à parler du fonctionnement des virus et de la probabilité d'émergence de prochains virus dans le monde. Il a alors promis de m'aider si je mettais un point d'honneur à rendre le film scientifiquement substantiel », a t-il révélé au site américain Variety, avant de se confier sur son désarroi quant à la gestion du coronavirus par l’administration Trump :
« Je n’aurais jamais pu imaginer en tant que scénariste ce qui se passe avec une administration qui a coupé le budget de la santé publique et des autorités en charge de surveiller et d’évaluer les risques de pandémies, et la science de manière générale, pour après aller encore plus loin en jetant le discrédit sur les représentants de la santé qui essaient de nous protéger. C’est quelque chose que je n’aurais jamais pu anticiper ».
Autres films traitant d’épidémies : Alerte (Wolfgang Petersen), Infectés (Alex Pastor, David Pastor), Blindness (Fernando Meirelles), Pandémie (Sung-Soo Kim)…
Littérature
Du côté de la littérature, un buzz sur les réseaux sociaux a émergé autour du livre The Eyes of Darkness (Les Yeux des ténèbres) de l’auteur américain Dean Kroontz. Publié en 1981, ce roman de science-fiction traite d’une arme bactériologique de type viral qui a été créée dans un laboratoire chinois dans la banlieue de la ville de Wuhan (trame narrative qui a d’ailleurs fait ressurgir les nombreuses théories du complot sur les réseaux). Dans le livre, le virus s’appelle le Wuhan-400 (dans la première édition du livre publiée il y a de cela quarante ans, le virus se nommait Gorki-400, et n’était pas chinois, mais russe).
Le parallèle avec le coronavirus a tout de suite été opéré, de part la mention de la ville Wuhan, épicentre de la pandémie. Cela semblerait être la seule similarité avec la situation actuelle, le Wuhan-400 notamment ayant un taux de létalité de 100%, tandis que le Covid-19 est à 2 à 4%.
Autres livres traitant d’épidémies : "Le hussard sur le toit", Jean Giono (1951), "Le sixième jour", Andrée Chedid (1960) "Le fléau", Stephen King (1978, revu en 1990), "Le neuvième jour", Hervé Bazin (1994)…
Si l’on opère un tour d’horizon sur l’ensemble des œuvres d’art de notre temps et des temps anciens, l’on trouvera beaucoup de parallèles, de similitudes frappantes, et même des prémonitions avec ce que l’on vit ou ce que l’on voit. Rappelons-nous le passage prémonitoire de Victor Hugo dans Notre Dame de Paris : « Plus haut que la rosace centrale, il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers avec des tourbillons d’étincelles »…
L’artiste serait-il vraiment un visionnaire ?