Cinéma : un cycle consacré aux 1ères images du Maghreb
Jusqu’au 30 juin, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé projette des images d’archives, imprégnées de colonialisme, sur le Maroc, la Tunisie et l’Algérie.
Ces films datent de la fin du 19e siècle. Le regard est donc fortement et forcément pétri de l'idéologie coloniale, que l'industrie cinématographique porte sur le Maghreb. Tout commence avec les images tournées par Alexandre Promio, le premier opérateur Lumière à filmer le Maroc, la Tunisie et l’Algérie. Nous sommes en 1895. Ces films vont devenir des outils de propagande qui seront diffusés aux Marocains, Tunisiens et Algériens.
Intitulés « Artisanat et industrie » ou encore « Architecture, villes et archéologie », le but de ces images est officiellement de « reproduire de l'autre côté de la Méditerranée un modèle présenté comme universel qui passe par l'éducation, la santé et le développement des infrastructures ».
Indigène sournois
Ces films serviront bien évidemment aussi à conforter les stéréotypes de l’autre côté de la Méditerranée. En effet, sur grand écran, on retrouve tous les ingrédients de l’imagerie coloniale de l’époque : la danseuse orientale, la foule anonyme, les ruelles pittoresques, et, bien sûr, l'indigène sournois.
L’Atlantide un film de Jacques Feyder, tourné au cœur du Sahara en 1921, adapté du roman L’Atlantide de Pierre Benoit (1919).
A l’occasion de ce cycle cinématographique, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé projette également les premiers films de fiction, tournés quelques années plus tard. On est à la fin des années 1910, il y a « Les Cinq Gentlemen Maudits » de Luitz Morat, « L'Atlantide » de Jacques Feyder, « Yasmina » d'André Hugon,« L'Occident » d'Henri Fescourt ou encore « Le Bled » de Jean Renoir.
Chloé Juhel