Chroniques de journalistes à Tripoli
C'est le récit quotidien de deux journalistes français dans la capitale libyenne. Maryline Dumas et Mathieu Galtier publient « Jours tranquilles à Tripoli ».
Entre choses vues et angles choisis, bien loin du rouleau compresseur de l'actualité. Après « Jours tranquilles à Tunis » ou encore « Jours tranquilles à Alger », la maison d'édition Riveneuve publie « Jours tranquilles à Tripoli ».
Sur le même principe, il s'agit de notes qui étaient a priori vouées à rester au fond du tiroir, dans un petit carnet, parce qu'une rédaction en chef n'en aura pas voulu, ou que le nombre de signes sera trop élevé, ces mêmes notes qui font souvent le lit de la frustration des journalistes.
Paradoxes
Maryline Dumas et Mathieu Galtier nous promènent donc dans la Libye où ils vivent et travaillent, quelques mois après la révolution : « de nos plus proches voisins, ce pays que nous connaissons le moins bien, sur lequel nous plaquons le plus de clichés », peut-on lire dans la préface signée par leur confrère Nicolas Hénin.
Au fil de la lecture, on découvre un pays truffé de « paradoxes », où un taxi peut rouler, phares éteints, sur la bande d’arrêt d’urgence et à contre-sens d’une autoroute ; où « brûler le café semble la norme », où le fait d’attacher sa ceinture est un affront au conducteur, où les coupures d’électricité sont légion ou encore où les femmes font du « jogging » en talons.
Camps de migrants
Outre les anecdotes qui en disent beaucoup sur la société libyenne, les deux journalistes évoquent également « la funeste prison Abou Salim », où selon Human Rights Watch, 1 200 prisonniers ont été abattus en 1996. Mais aussi le camp de migrants Zawya, où plus de 400 hommes vivent dans des conditions inhumaines, ou encore celui de Sorman, camp destiné aux femmes et enfants.
Des récits glaçants qui prennent une résonnance toute autre au regard de l’actualité plus récente.
Chloé Juhel
« Jours tranquilles à Tripoli », de Maryline Dumas et Mathieu Galtier, paru aux éditions Riveneuve