Bagdad mon amour : l’Irak d’hier à aujourd’hui

 Bagdad mon amour : l’Irak d’hier à aujourd’hui

« Bagdad mon amour »


A partir de demain (29 mars), l'Institut de Cultures d'Islam (ICI) se met à l'heure irakienne avec la saison culturelle et l'exposition « Bagdad mon amour ».


Patrimoine


Entre les deux guerres du Golfe et, plus récemment, la destruction de sites historiques par le groupe Etat Islamique, le patrimoine de l'Irak a beaucoup souffert ces dernières années. « L’exposition Bagdad Mon Amour s’intéresse aux stratégies artistiques de réinvention du patrimoine irakien, ravagé par des décennies de guerre », selon l'ICI. Réinvention et préservation, les œuvres de nombreux artistes irakiens témoigneront de la richesse du patrimoine de leur patrie. Parmi eux, Resmi Al Kafaji, Ali Assaf, Salam Atta Sabri…


L'âge d'or


Parmi les artistes présentés lors de l'exposition « Bagdad mon amour », les visiteurs pourront (re)découvrir les photographies de Latif Al Ani. Né en 1932 à Bagdad, l'artiste a fourni nombre de clichés en noir et blanc de la vie dans les villes irakiennes, pris dans des années 50 aux années 70, période considérée comme « la belle époque ».


Le photographe a cessé son activité avec l'arrivée au pouvoir de Saddam Hussein, mais le changement datait de bien avant : « Ça a commencé avec la révolution de 1958. Ce passé a été effacé. Je sentais qu'il n'y aurait pas de stabilité (…) La boite de Pandore a été ouverte et des ignorants sont arrivés au pouvoir, ils n'avaient pas de culture et ne comprenaient pas le pouvoir qu'ils avaient entre leurs mains » selon Latif Al Ani (Interview hatjecantz.de).


Culture d'Irak


Outre l'exposition photographique, plusieurs événements feront plonger les visiteurs dans la culture irakienne. Des contes avec « L'épopée de Gilgamesh », de la musique, des projections mais également des conférences sont prévus. Des moments forts comme les conférences sur « la sauvegarde du patrimoine en zones de conflits » ou encore sur « la bataille de Mossoul ». D'hier à aujourd'hui, c'est une vision globale qu'offre cette saison culturelle.


Zyriab


« Bagdad mon amour » sera également l'occasion de revenir sur le parcours de Zyriab. Ce jeune musicien poète du IXe siècle qui a été contraint à l'exil. Un long voyage, de Bagdad à l’Andalousie, pour ce personnage qui intrigue encore les amateurs et connaisseurs de musique arabo-andalouse.


Dans son ouvrage « Ziryab, musicien andalou. Histoire et légende » (eds Riveneuve, 2012), le musicologue spécialiste des musiques du monde, Christian Poché, dresse un portrait fascinant de ce personnage. Chanteur d'exception, inventeur de la « cinquième » corde du Oud, créateur du premier conservatoire de musique en Europe, inspirateurs des techniques vocales qui donneront naissance au flamenco, Zyriab a marqué l'Histoire.


Charly Célinain


« Bagdad mon amour », du 29 mars au 29 juillet, à l'Institut des Cultures d'Islam (Paris 18e).