Crise du système de santé : les plus précaires sont les premiers touchés

 Crise du système de santé : les plus précaires sont les premiers touchés

Illustration – PETER KNEFFEL / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP

La crise du système de santé en France touche d’abord les plus précaires. C’est un des principaux enseignements d’un rapport de Médecins du Monde.

 

« Plus d’une personne sur deux reçue en consultation dans un des 14 Centres d’accueil, de soins et d’orientation (CASO) de Médecins du Monde (MdM) a un retard de recours aux soins », selon Médecins du Monde. Dans son 22ème rapport annuel de l’observatoire de l’accès aux droits et aux soins des plus démunis en France, paru hier (8 décembre), l’ONG pointe les défaillances du système de santé français. Outre le manque de moyens et de personnel, le rapport dessine les contours d’un système de plus en plus inégalitaire avec « des accès aux droits et aux soins discriminatoires ». 

Couverture médicale

Malgré divers dispositifs de couverture médicale, comme l’Aide médicale d’État (AME), la protection universelle maladie (Puma) ou encore la complémentaire santé solidaire (C2S), 80% des personnes reçues en CASO, et éligibles à ces dispositifs, en sont dépourvus relève Médecins du Monde. Un chiffre conséquent qui éclaire une autre statistique éloquente contenue dans le rapport. Plus de 80% des personnes ayant déclaré avoir renoncé aux soins, l’ont fait pour des raisons financières. 

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Suite à ce constat peu réjouissant pour les plus précaires, le rapport contient malgré tout quelques axes de travail pour améliorer cette situation. « Il faut fusionner l’AME et la Puma et supprimer les délais de carence comme celui de 3 mois auxquels sont soumis les demandeurs d’asile depuis la réforme de 2019 », explique la Dr Florence Rigal, présidente de l’ONG. Plus généralement, Médecins du Monde prône une « couverture maladie universelle et effective pour toutes et tous, en métropole et outre-mer ». Afin qu’un tel projet devienne réalisable dans tout l’Hexagone, il est indispensable que les hôpitaux publics et les différents dispositifs soient financés « à la hauteur de leurs besoins » souligne le rapport. 

 

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