Covid : un rapport pointe la responsabilité du ministère de la Santé
Le Covid continue de secouer le système de santé, trois ans après. C’est ce que révèle un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales.
Ce rapport confidentiel met en lumière un centre de crise sous-dimensionné et une multitude d’organigrammes inadaptés. Il a été commandé fin juin 2020, puis remis sur le bureau du Premier ministre quatre mois plus tard. Jean Castex à l’époque.
Peu de membres de l’exécutif l’ont eu entre leurs mains, ce document pour « tirer les leçons de manière transparente » et on comprend pourquoi. Le constat est sans détour : impréparation, désorganisation, circuit de décision peu lisible.
Piocher en urgence
L’inspection générale des affaires sociales a recueilli le témoignage de 375 personnes : directeurs d’agences régionales de santé et d’hôpitaux, membres de cabinets ministériels, préfets, élus.
Par exemple, le 10 mars, on est à la veille de la reconnaissance par l’OMS d’une pandémie mondiale, sept jours seulement avant le 1er confinement en France, le ministère de la Santé en est encore à piocher en urgence des agents de « tout profil » parmi les autres administrations.
Il faudra attendre le 17 mars pour que la cellule interministérielle soit activée. Et le début du mois d’avril pour qu’un premier bilan soit publié dans les Ehpads.
Sous-effectif de Santé Publique France
Le rapport pointe aussi le fonctionnement même du centre opérationnel du ministère de la Santé, un centre sous-dimensionné doté de onze agents seulement et avec un périmètre limité et aucune vision d’ensemble.
Sous-effectif aussi du côté de Santé publique France chargée d’importer les masques… Le rapport a été remis à la Cour de Justice de la République. C’est à elle de se prononcer sur la responsabilité du gouvernement dans le bilan de l’épidémie. A ce jour, plus de 160 000 morts.
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