Covid : accélération de la vaccination, mais pas pour tout le monde

La planète a atteint mardi les trois milliards d’injections. Mais, les campagnes de vaccination anti-Covid restent extrêmement inégalitaires dans le monde. Les pays pauvres ont les plus grandes difficultés à se procurer les précieuses doses, alors que plusieurs pays ont déjà franchi la barre symbolique des 50 % de personnes totalement vaccinées.

Au moins 3 009 773 775 doses ont été injectées dans le cadre de la campagne de vaccination anti-covid dans le monde, selon un bilan réalisé mardi à partir de sources officielles. Ce qui correspond à un total de 39 doses pour 100 habitants, premières et deuxièmes injections confondues.

Avec 1,2 milliard de doses, la Chine arrive largement en tête puisqu’elle concentre 40 % du total mondial des injections. L’Inde (329 millions) et les États-Unis (324 millions) complètent le podium. À eux trois, ces pays ont réalisé plus de 60 % des injections de vaccin. La Chine pourrait encore creuser l’écart avec l’accélération de sa campagne de vaccination : chaque jour de la semaine écoulée, elle a injecté des doses à 1,6 % de sa population.

Rapporté au nombre d’habitants, ce sont les Émirats arabes unis (153 doses pour 100 habitants), le Bahreïn (124) et Israël (124) qui montent sur le podium. Ces pays approchent ou dépassent les 60 % de population complètement vaccinée. Suivent, dans le peloton de tête, le Chili (118 doses pour 100 habitants), le Royaume-Uni (113), la Mongolie (111), l’Uruguay (110), la Hongrie (107), le Qatar (107) et les États-Unis (98). Ces pays ont complètement vacciné environ la moitié de leur population (entre 46 % et 54 %).

Les riches d’abord, les pauvres ensuite

Quant à l’Union européenne, elle a administré 357 millions de doses à 50 % de sa population. Environ 32 % des habitants de l’UE sont complètement vaccinés. Les pays les plus peuplés du bloc – Allemagne, France, Italie, Espagne – gravitent autour de la moyenne, avec environ un tiers de leur population complètement vaccinée. Le Vieux Continent concentre 13 des 20 pays qui vaccinent le plus vite. Chaque jour 1,2 % des Néerlandais reçoivent une injection, de même que 1,1 % des Belges, des Danois et des Espagnols.

Si la plupart des pays pauvres ont désormais commencé à vacciner, principalement grâce au mécanisme Covax (OMS, alliance Gavi et coalition Cepi), la vaccination anti-Covid reste très inégalitaire. Les pays à « revenu élevé » (au sens de la Banque mondiale) ont administré en moyenne 79 doses pour 100 habitants, contre une seule dose dans les pays à « faible revenu ».

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Cinq pays n’ont ainsi toujours pas démarré leurs campagnes : la Tanzanie, le Burundi, l’Érythrée, Haïti et la Corée du Nord. Une situation qui inquiète l’OMS. L’organisation a dénoncé une « scandaleuse inégalité ». Aucun pays ne doit se croire « sorti d’affaire », quel que soit son taux de vaccination, tant que le virus SARS-CoV-2 et ses variants se propagent ailleurs, a mis en garde fin mai le directeur général de l’OMS. Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Sortir l’Afrique de l’impasse

Parmi les pays pauvres qui ont commencé à vacciner, certains, principalement en Afrique subsaharienne, ont calé peu après le démarrage, faute de vaccins en quantité suffisante. L’Afrique a administré 3,6 doses 100 habitants, soit 11 fois moins que la moyenne mondiale.

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C’est pourquoi le continent place beaucoup d’espoir dans la fabrication locale de ses propres doses de vaccins. La signature d’accords avec la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (Cepi) devrait mettre en place cinq pôles de recherche et de fabrication de vaccins seront développés dans chacune des cinq grandes régions du continent (Afrique du Nord, Afrique occidentale, Afrique centrale, Afrique australe, Afrique de l’Est).

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Outre les vaccins chinois, américains ou européens, l’Afrique cherche à fabriquer ses propres vaccins. Le Maroc par exemple a conclu un partenariat avec le chinois Sinopharm pour mettre en place des lignes de production de son sérum. Même si le pays est en tête de la vaccination sur le continent, il pourrait ainsi fournir ses voisins et contribuer à sortir l’Afrique de l’impasse actuelle.