Covid-19 : l’Europe en marche vers un nouveau confinement ?
Le taux d’occupation des lits en réanimation atteint les 40 % en Ile de France et pourrait doubler d’ici quelques semaines face à la flambée de l’épidémie de covid-19
L’inquiétude est vive en Europe où la propagation du coronavirus repart de plus belle. L’Allemagne craint même que l’épidémie ne devienne « incontrôlée ». La France place une à une ses villes en alerte maximale. À Madrid, une des capitales les plus touchées du continent, le gouvernement espagnol envisage d’instaurer l’état d’urgence vendredi.
L’Europe comptabilise désormais plus de sept millions de cas de covid-19 au total. La situation se dégrade rapidement sur le continent. Au point que plusieurs gouvernements évoquent la possibilité d’un nouveau confinement.
En France, quatre villes de l’est et du nord (Lyon, Grenoble, Saint-Étienne et Lille) passeront le même jour en zone d’alerte maximale, a annoncé jeudi le ministre français de la Santé Olivier Véran. Au total, plus de 18 000 nouveaux cas de contamination par le coronavirus ont été détectés en 24 heures en France. Un chiffre record depuis l’utilisation de tests à grande échelle.
Dans la région parisienne, l’agence régionale de santé (ARS) a demandé aux hôpitaux et aux cliniques de « mobiliser toutes leurs ressources ». Les autorités veulent se préparer à un « afflux important » de malades du Covid-19 dans les prochaines semaines.
Note confidentielle préparant un « confinement local »
Plus tôt dans la semaine, le gouvernement a ordonné la fermeture des bars et imposé des mesures strictes aux restaurants dans l’espoir de freiner la propagation. Nombre d’administrations incitent par ailleurs ceux qui le peuvent à passer au télétravail. Le spectre d’un nouveau confinement, après celui du printemps, est dans tous les esprits. Pour le moment, président de la République Emmanuel Macron, exclut une nouvelle limitation des déplacements.
A lire aussi : Covid-19 : 88 millions « d’extrêmes pauvres » de plus en 2020
Pourtant, une note confidentielle transmise à l’Élysée évoque bien la possibilité d’un confinement local, révèle Le Canard Enchainé. Ce document prévoit dans certaines régions le passage possible au dernier stade de zones d’alerte – l’état d’urgence sanitaire. La note redoute ainsi une montée progressive du taux d’occupation des lits en réanimation en Ile-de-France. Ce taux est aujourd’hui de 40 %, mais pourrait monter à 85 % vers la mi-novembre si les nouvelles restrictions ne portent pas leurs fruits, selon cette note.
Situation critique en Europe
Pour la première fois depuis début avril, l’Allemagne rapporte plus de 4 000 nouveaux cas quotidiens. Un chiffre en hausse, mais encore en dessous du record de 6 294 cas datant du 28 mars. À Berlin, la plupart des magasins, ainsi que tous les restaurants et bars, devront fermer de 23 heures à 6 heures à partir de samedi et au moins jusqu’au 31 octobre.
Les vacances d’automne devant commencer dans une grande partie de ce pays, le gouvernement fédéral a appelé à limiter les voyages. Les gouvernements régionaux se sont accordés sur une interdiction de séjour dans les hôtels ou appartements touristiques pour des personnes en provenance de zones à risque nationales.
La situation n’est pas bonne non plus en Espagne. Les habitants de la capitale et de ses environs ne pouvaient plus sortir de leur ville depuis vendredi soir, sauf pour des raisons de première nécessité. Mais, ce bouclage partiel elle a connu a été rejeté jeudi par le Tribunal supérieur de justice de Madrid. Ce dernier estime que la mesure ne respecte pas les « droits » et les « libertés fondamentales ». En réaction, le gouvernement espagnol se réunit vendredi en conseil des ministres extraordinaire. Il n’a pas exclu de décréter l’état d’urgence dans la capitale.
L’Autriche et la Croatie envisagent le reconfinement
En Belgique, les cafés et bars ont fermé jeudi matin dans l’ensemble de la région de Bruxelles. Dans tout le pays, ils devront fermer au plus tard à 23 h à partir de vendredi soir. En Pologne, le gouvernement a annoncé qu’il rendait le port du masque de protection obligatoire dans tout l’espace public.
En Italie, où une mesure similaire sur le masque est en vigueur depuis la veille. L’état d’urgence y a été en outre été prolongé jusqu’au 31 janvier, les récalcitrants s’exposent à une amende qui pourra atteindre les 1 000 euros.
En Autriche voisine, le gouvernement n’a pas totalement exclu un deuxième confinement après un nombre record de contaminations. Même chose plus au sud, en Croatie, où le nombre de nouveaux cas de contamination atteint des sommets.
