Covid-19 : la gestion désastreuse de la 5ème vague dans les CRA
Mise en place d’un bâtiment dédié au Covid-19 au CRA du Mesnil-Amelot. Les associations dénoncent une mise en danger et le non-respect des droits des personnes enfermées.
Vague épidémique
Alors que la cinquième vague de l’épidémie de Covid-19 frappe durement la France, les centres de rétention administrative (CRA) ne sont pas épargnés. La Cimade, association d’aide aux personnes migrantes et réfugiées, alerte sur la situation du CRA du Mesnil-Amelot (77).
Dans un premier temps, les personnes testées positives étaient transférées au CRA Plaisir (78). Celui-ci étant arrivé à saturation, depuis le 7 décembre, c’est un bâtiment du CRA numéro 3 qui est dédié à l’accueil des malades dans des conditions déplorables.
Atteintes aux droits
« Ils n’ont pas d’accès libre aux personnels du CRA : OFII, personnel médical, La Cimade, etc (…) Cette situation porte gravement atteinte à leurs droits et comporte un danger majeur pour leur santé », précise la Cimade sur la situations des personnes enfermées dans le bâtiment du CRA n°3.
Celles-ci ne peuvent plus accéder aux audiences, ni même à leurs avocats. Face aux conditions de rétention et aux atteintes à leurs droits, le 9 décembre, les personnes enfermées ont protesté. La seule réponse qui leur a été apportée est « la répression policière » rapporte la Cimade.
Sous-effectif
Concernant le reste des bâtiments du CRA, l’association rapporte que « face à l’augmentation du nombre de cas et à des problèmes de sous-effectif dans le service médical, le personnel médical n’a pu procéder à aucun test entre le lundi 6 et le vendredi 10 décembre ». Fièvre, vomissements, douleurs aux poumons, de nombreux enfermés font état de symptômes. Malgré tout, aucune campagne de dépistage n’a été organisée au CRA et les entrées de nouvelles personnes continuent, sans qu’aucune ne soit testée.
Pour la Cimade, « seule la fermeture des centres de rétention permettrait de contrer la diffusion du virus dans ces lieux d’enfermement et de respecter les droits fondamentaux des personnes étrangères ».
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