Couverture sociale au Maroc : le grand pari de la généralisation
C’est le branle-bas de combat dans tous les ministères concernés par le chantier de la généralisation de la couverture sociale au Maroc (Emploi, Economie et Finances, Intérieur, Santé), depuis que le Roi Mohammed VI a mis le doigt sur ce sujet extrêmement sensible et sur lequel le Maroc a pris du retard.
Si la crise sanitaire du Covid-19 a bien fait des dégâts, elle a par là même révélé une grande faille dans le Royaume : le système de couverture sociale au Maroc. Le Roi Mohammed VI avait bien insisté sur ce point dans le dernier discours de la fête du Trône.
La pandémie du Covid-19 « a mis en évidence un certain nombre d’insuffisances qui touchent plus particulièrement le domaine social : comme la dépendance de certains secteurs aux aléas extérieurs, la taille du secteur informel et la faiblesse des réseaux de protection sociale, notamment à l’égard des franges de la population en situation de grande précarité », avait déclaré SM le Roi Mohammed VI lors de son discours le 29 juillet 2020 à l’occasion de la fête du Trône. L’Etat doit « saisir l’opportunité de redéfinir l’ordre des priorités, d’asseoir les bases d’une économie forte et compétitive et de construire un modèle social plus inclusif », avait-il ajouté dans une allocution fortement tournée sur les problématiques sociales.
>> Lire aussi : Mohammed VI. 120 milliards injectés pour relancer l’économie
Un projet en deux étapes
Ce sont sur les cinq années à venir que devrait se construire cet immense chantier qu’est la généralisation de la protection sociale à tous les marocains. Le Souverain avait annoncé un projet en deux étapes :
- Première phase (2021- 2023) : généralisation de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) et des allocations familiales.
- Deuxième phase (2024- 2025) : généralisation de la retraite à tous les marocains et l’indemnité pour perte d’emploi à l’ensemble de la population active.
Ce projet de la généralisation de la couverture sociale au Maroc nécessitera vraisemblablement des investissements et des efforts conséquents, ce que le Roi Mohammed VI avait déjà soulevé dans son discours de la fête du Trône en 2018. Il avait alors appelé à « une prompte refonte du dispositif de protection sociale, qui est encore marqué par un éparpillement des interventions et par un faible taux de couverture et d’efficacité ».
Pour un dialogue social constructif
Cette réforme sociale ne pourra s’effectuer que si toutes les parties répondent à une approche inclusive, qu’il y ait des adaptations au niveau juridique, des convergences et des complémentarités entre les différents programmes sociaux…
« Guidé par les principes de probité, de transparence, de droit et d’équité, ce dispositif devra prévenir tout dérapage ou toute instrumentalisation de ce noble projet sociétal à des fins politiques », avait alors conclu le Roi Mohammed VI.
>> Voir aussi : Les tendances du marché du travail marocain