Colère à Marseille après les mesures très restrictives d’Olivier Véran

 Colère à Marseille après les mesures très restrictives d’Olivier Véran

Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / POOL / AFP.

La décision est tombée comme un couperet dans la métropole d’Aix-Marseille. Mercredi, le ministre de la Santé Olivier Véran y a annoncé la fermeture totale des bars et restaurants, et ce dès samedi. Depuis le confinement, c’est la première fois que des mesures aussi drastiques sont prises dans l’hexagone. À Marseille, les élus ne décolèrent pas.

Pour contrer la forte recrudescence des cas de Covid-19, c’est en « zone d’alerte maximale » qu’Olivier Véran a placé le département des Bouches-du-Rhône où se situe Marseille, entraînant des mesures très strictes dans la métropole : à partir de samedi, les bars et les restaurants sont obligés de fermer leurs portes complètement, tout comme les « établissements recevant du public ». Les théâtres, musées et cinémas, ceux qui ont un « protocole sanitaire strict », sont épargnés. Quelques heures après la décision d’Olivier Véran, Twitter a flambé du côté des élus et restaurateurs marseillais.

« Une punition collective »

« J’apprends avec étonnement et colère une décision pour laquelle la Mairie de Marseille n’a pas été consultée. Rien dans la situation sanitaire ne justifie cette annonce. Je n’accepte pas que les Marseillais soient victimes de décisions politiques que personne ne peut comprendre », écrit sur son compte Twitter la maire de Marseille, Michèle Rubirola. Olivier Véran n’a pas tardé à répondre : « Les décisions annoncées ce soir, dont je mesure la portée pour les marseillais, visent précisément à les protéger alors que tous les indicateurs sanitaires sont très dégradés. Ce dont je me suis entretenu cet après-midi avec votre 1er adjoint et le président Renaud Muselier » [président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur].

Pour ce dernier, l’avis n’est pas le même. Dans un communiqué, il affirme que le renforcement des mesures sanitaires dans la métropole a conduit à une légère baisse du taux d’incidence en une semaine, ainsi que du taux de positivité. Renaud Muselier dénonce une « punition collective extrêmement dure pour l’économie » de la région » et décidée de « façon unilatérale« . Ce qu’appuie la maire qui écrit : « Mon 1er adjoint a juste été informé par vos soins 10mn avant la conférence de presse alors qu’il a essayé de vous joindre cet après-midi. Information PAS concertation! »

Les mesures du ministre de la Santé

Olivier Véran a présenté, lors de la conférence de presse d’hier, une nouvelle cartographie de l’épidémie Covid-19, avec du « rouge », du « rouge renforcé » et des « alertes maximale ». Dans les zones rouges renforcées, où les seuils critiques ont été dépassés, elles verront notamment la fermeture des bars à 22 heures pour lutter contre l’épidémie. La situation « continue globalement de se dégrader » à des niveaux élevés, et cela exige « que nous prenions des mesures supplémentaires ». « Nous ne le faisons pas de gaîté de coeur », a-t-il déclaré.

Les zones rouges renforcées concernent Paris et la petite couronne, Lyon, Lille, Montpellier, Bordeaux, Grenoble, Rennes, Rouen, Saint-Etienne, Toulouse, Nice) : les rassemblements de plus de 10 personnes seront interdits à partir de lundi. Pour les événements majeurs, la limite passera de 5.000 à 1.000 personnes. Ces dispositions sont déjà en vigueur à Lyon, à Marseille, à Bordeaux et à Nice. Les gymnases et salles de sport devront fermer, ainsi que les bars à partir de 22 heures.

>> Lire aussi : Situation épidémiologique en France : Jean Castex prend des mesures

La situation épidémiologique en France

La courbe épidémiologique continue à croître dans l’hexagone. Plus de 13.000 nouvelles contaminations ont été enregistrées ce mercredi. Plus de 950 patients Covid sont en réanimation. Plus de 6.000 malades sont hospitalisés, avec plus de 600 admissions en 24 heures. Un taux d’incidence qui va dépasser 100/100.000

Plus de 13.000 nouvelles contaminations ont été enregistrées ce mercredi. Le taux d’incidence est passé en une semaine de 83 cas pour 100.000 habitants à près de 95, « nous dépasserons 100 dans les prochaines heures ou jours », prévoit Olivier Véran. Le facteur de reproduction du virus reste au-dessus de 1, ce qui signifie que l’épidémie continue à croître. Le taux de positivité des tests est passé de 5 % à 6 % en une semaine. Plus de 950 patients Covid sont en réanimation. Plus de 6.000 malades sont hospitalisés, avec plus de 600 admissions en 24 heures.

 » Si nous ne prenons pas des mesures rapidement, nous risquons d’atteindre une situation critique dans certaines régions » souligne Olivier Véran. En ce qui concerne la durée de la quarantaine, elle a été divisée par deux, à une semaine.