CNC : Prison ferme et démission de Dominique Boutonnat

 CNC : Prison ferme et démission de Dominique Boutonnat

Crédit photo : Ludovic MARIN / POOL / AFP

Le patron du CNC a été condamné à trois ans de prison dont un an ferme pour avoir agressé sexuellement son filleul. Dans la foulée, il a annoncé sa démission.

Le tribunal a précisé qu’il effectuera sa peine à domicile avec un bracelet électronique. Il a également été condamné à une interdiction de contact pendant trois ans avec la victime. Dans ce jugement, on peut lire que la version du plaignant a été considérée comme « plus crédible » que celle du Dominique Boutonnat, qui a exercé « un véritable ascendant » sur son filleul dans « un contexte », « dans lequel il était compliqué de résister ».

Le tribunal a « pris en compte » des messages WhatsApp, dans lesquels « vous ne cessez de dire que vous prenez la responsabilité des choses qui se sont passées », et que dans ces échanges, son filleul « ne cesse de faire part de son mal-être » et qu’il n’était pas d’accord avec « ce qu’il s’était passé », ont estimé les juges. Le patron du très puissant CNC était accusé par son filleul, 19 ans au moment des faits, de l’avoir embrassé de force et agressé sexuellement lors d’un séjour en Grèce en août 2020.

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Faire appel

Dans un courriel, Dominique Boutonnat a tenu « à réaffirmer son innocence quant aux faits qui (lui) sont imputés ». Il a annoncé son intention de faire appel. Il a aussi précisé qu’il « cessait l’exercice de ses fonctions ». C’est une affaire pour laquelle plusieurs associations féministes avaient précisément demandé son retrait du CNC. ses fonctions.

Malgré sa mise en examen en février 2021, il avait été reconduit par l’exécutif à son poste en juillet 2022. La CGT-spectacle avait appelé à sa démission. Le collectif 50/50, qui milite pour l’égalité, la parité et la diversité dans l’industrie cinématographique et audiovisuelle, avait lui aussi déploré sa reconduction. La réalisatrice Amandine Gay, membre de ce collectif, a exprimé sur X son « soulagement » pour toutes celles et ceux qui demandaient « le retrait de Boutonnat » du CNC.

Chloé Juhel