Climat : Roissy abandonné, l’alibi vert du gouvernement ?
Projet d’agrandissement de l’aéroport de Roissy abandonné. Projet de loi Climat décevant pour les ONG. La politique environnementale du gouvernement en question.
Roissy abandonné
Le gouvernement abandonne le projet d’agrandissement de l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle. Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, l’a annoncé dans le journal le Monde, aujourd’hui (11 février).
« Nous aurons toujours besoin des avions, mais il s’agit d’être dans une utilisation plus raisonnée de l’aérien a-t-elle déclaré. Et d’atteindre une baisse des émissions de gaz à effet de serre du secteur ».
Le projet d’extension ambitieux, qui visait à porter la capacité de l’aéroport à 120 millions de passagers d’ici 2035, est aujourd’hui jugé « obsolète ». La ministre indique notamment que ce projet ne correspondrait plus à la politique environnementale du gouvernement.
Projet loi Climat
Mais comment définir la politique environnementale du gouvernement ? La semaine dernière (3 février), le tribunal administratif condamne l’Etat pour « carences fautives » dans la lutte contre le réchauffement climatique. Une décision historique rendue dans le cadre de « l’Affaire du siècle ». Une campagne portée par quatre ONG : Notre affaire à tous, Greenpeace, Oxfam et la Fondation Nicolas Hulot.
L’annonce de l’abandon du projet d’agrandissement de l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle intervient également au lendemain de la présentation, par le gouvernement, de son projet de loi « Climat et résilience » (10 février).
Déception ?
Le projet de loi Climat devait accomplir l’initiative, annoncée comme inédite, de réunir une Convention citoyenne pour le climat afin de trouver des solutions pour l’environnement. Or pour Greenpeace, le projet de loi est loin de répondre « à l’ambition des propositions de la Convention citoyenne, ni à la trajectoire imposée par l’accord de Paris ».
Le gouvernement a mis en attente plusieurs mesures importantes. Comme la réduction de l’empreinte carbone des grandes entreprises ou encore la régulation du trafic aérien.
« Ce projet de loi confirme l’incapacité d’Emmanuel Macron et de son gouvernement d’avancer sérieusement sur le terrain écologique » s’indigne Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. A fin mars, les députés examineront ce projet de loi « Climat et résilience ».