Climat : « La prochaine décennie est cruciale »
Au lendemain des échanges entre le Président de la République et la Convention citoyenne, le Haut Conseil pour le climat (HCC) pointe les faiblesses du plan de relance.
Retard
« La prochaine décennie est cruciale dans la mise en place des changements structurels nécessaires à l’atteinte de la neutralité carbone » prévient le Haut Conseil pour le climat (HCC). Ce dernier publiait hier (15 décembre), son avis « France relance: quelle contribution à la transition bas-carbone ? ».
Un avis dont l’objectif est d’évaluer l’alignement du plan de relance avec la stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Ce plan doit être, selon le HCC, une opportunité, pour la France, de rattraper son retard sur ses objectifs climatiques.
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Ambiguïtés
Le HCC reconnaît, dans son avis, que l’évaluation budgétaire du plan de relance de 100 Md€, conformément à ce qu’avait indiqué le gouvernement, affiche 28 Md€ favorables à l‘atténuation des émissions de GES. Cependant, le HCC pointe le contenu des mesures, dont certaines ont un « effet ambigu » sur l’atténuation des émissions.
A la sortie de l’avis, Clément Sénéchal, chargé des campagnes politiques climatiques pour Greenpeace France, met le gouvernement face à ses responsabilités. Selon lui, « la politique économique poursuivie par le gouvernement est contradictoire avec l’impératif climatique : des baisses d’impôts favorables aux industries polluantes, pas d’éco-conditionnalités contraignantes, nulle prise en charge significative de la question sociale et du partage de l’effort ».
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Recommandations
Le HCC a listé une suite de recommandations afin que les mesures du plan de relance, a minima, « ne nuisent pas à l’objectif de neutralité carbone ». Renforcer la cohérence des politiques de relance dans le secteur des transports, « suivre et évaluer la mise en œuvre du plan de relance, et prévoir des ajustements en fonction des résultats ». Des pistes lancées par le Haut Conseil.
De son côté Greenpeace ajoute que pour respecter l’Accord de Paris, « reprendre l’ensemble mesures fiscales de la Convention citoyenne pour le climat est un passage obligé, plutôt que d’aligner des jokers en pagaille ». Une perspective qui ne semble pas la priorité du gouvernement.
Lundi (14 novembre), Emmanuel Macron annonçait la tenue d’un référendum pour inscrire la préservation de la biodiversité, de l’environnement et la lutte contre le dérèglement climatique dans l’article 1 de la Constitution. Annonce qui laisse pour le moins dubitatifs tous les membres de l’opposition, dont EELV.
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