Climat : 50% de chances de dépasser le seuil de +1,5°C d’ici 2026
Nouvelle alerte pour le climat. Cette fois-ci, un organisme de l’ONU met en garde face une possibilité accrue d’un dépassement du seuil de 1,5°C dans les cinq prochaines années.
Pour la période 2022-2026, il y a 50% de chances de dépasser temporairement le seuil de 1,5°C d’augmentation de la température mondiale, au-dessus des valeurs préindustrielles. C’est ce que révèle l’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies dans un nouveau bulletin sur le climat (10 mai). L’inquiétude porte notamment sur l’accélération du phénomène puisque en 2015, cette probabilité était quasi nulle. Cette année-là, l’Accord de Paris sur le climat visait le maintien de l’augmentation de la température mondiale sous les 2°C, voire, dans le meilleur des cas, sous les 1,5°C…
Effets néfastes
« Le chiffre de 1,5°C n’est pas une statistique choisie au hasard. Il indique le point à partir duquel les effets du climat seront de plus en plus néfastes pour les populations et pour la planète entière », précisait le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas. Ce dernier pointe le changement de comportement absolument impératif si le monde veut inverser la tendance : « Tant que nous continuerons à émettre des gaz à effet de serre, les températures continueront à augmenter. Parallèlement, nos océans continueront à se réchauffer (…) les glaciers continueront à fondre, le niveau de la mer continuera à s’élever et les conditions météorologiques extrêmes continueront à s’intensifier ».
Pas sur la bonne voie
Ce bulletin de l’OMM vient confirmer ce révélait déjà le troisième volet du sixième rapport du Giec paru début avril dernier, et même une tendance que les experts annoncent depuis l’année dernière : « La réalité est que nous ne sommes pas en bonne voie pour respecter l’objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement à +1,5°C d’ici la fin du siècle. En fait, nous sommes sur le chemin opposé, nous nous dirigeons vers plus de +3°C » expliquait déjà Patricia Espinosa, responsable climat de l’ONU, fin juillet dernier.
L’OMM estime qu’il y a 93% de chances qu’au moins une des années comprises entre 2022 et 2026 devienne la plus chaude jamais enregistrée.
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