Claudine est la première mineure en France victime de viol à refuser un procès à huis clos
Claudine Cordani est la première mineure en France à refuser le huis clos à ses violeurs. Le 2 février 1984, elle est kidnappée à la sortie du métro. Elle n’avait alors que dix sept ans.
Aujourd’hui elle raconte : Elle est violée par deux hommes qui l’emmènent dans un appartement où ils habitent dans leur cité. » J’ai frôlé la mort parce que j’aurais pu prendre une balle », se souvient-elle encore.
Elle a pu obtenir le nom de ses violeurs grâce à des hommes qu’elle a rencontrés dans le même appartement. Immédiatement après avoir quitté les lieux, elle part porter plainte. Elle portait des traces de brûlures sur le visage, et « ça se voyait que j’ai été violée. »
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Claudine reconnait avoir eu de la chance, parce qu’au commissariat on s’occupe d’elle comme il faut. Elle n’a pas subi un choc de plus.
Quand elle rencontre le juge pour la première fois, il lui annonce que le procès de ses violeurs se tiendra à huis clos. Elle refuse net : » Non je veux qu’on ouvre les portes. Ce n’est pas à moi d’avoir honte. »
Claudine n’a jamais ressenti le moindre sentiment de culpabilité. Et pour cause, » remettons les choses à l’endroit, précise-t-elle, la honte ce n’est pas pour les victimes, les portes du tribunal ne devraient pas être fermées. Je veux que tout le monde sache. »
Claudine revendique que le viol soit reconnu comme crime contre l’humanité. Et explique « Nous, les victimes on prend perpétuité quand même ».
En France en 2018, sur 34 mille personnes suspectées d’avoir commis des violences sexuelles, moins de 5800 sont condamnées. Une victime de viol majeure peut porter plainte jusqu’à 20 ans après les faits. Une victime mineure peut porter plainte pendant les trente années qui suivent sa majorité.