Classement mondial des villes : l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à la peine
Comme chaque année, The Economist a publié son classement mondial des meilleures (et pires) villes. Un classement marqué par la fin des restrictions de la pandémie de Covid. Cette année encore l’Europe domine le haut du tableau, alors que l’Afrique et le Moyen-Orient occupent l’essentiel du bas du classement.
Sur les 27 villes arabes et africaines classées par The Economist, Tripoli et Alger occupent respectivement les 25e et 24e places. Seuls Lagos au Nigeria et la capitale syrienne Damas font pire. Cette dernière a ainsi parmi les pires conditions de vie au monde. Sous la dictature brutale de Bachar el-Assad, environ 90 % des Syriens vivent dans la pauvreté. Les troubles sociaux, le terrorisme et les conflits y freinent en outre l’accès à l’éducation et aux soins de santé.
Abu Dhabi, Dubai et Tel-Aviv occupent quant à elles les trois premières places régionales. Les auteurs de l’enquête expliquent notamment les bons scores des villes du Golfe par la réponse des autorités sanitaires locales pendant la pandémie.
« Environ 99 % des Émirats arabes unis (EAU) ont reçu au moins deux doses de vaccin contre le Covid-19, soit le troisième taux le plus élevé au monde », rappellent-ils. Une gestion efficace qui a permis notamment à Abu Dhabi et Dubaï de rester « ouvertes aux affaires depuis la première vague en 2020 ». Un dynamisme qui leur a permis de rebondir plus rapidement dès la fin de la crise, tout en offrant un meilleur cadre à leurs habitants.
Casablanca devant Tunis, Alger et Tripoli
À l’inverse, l’impact dévastateur de la pandémie et de ses conséquences a aggravé la situation dans les villes où la situation économique, sociale et sécuritaire était déjà précaire. Avec des « index de vivabilité » de 34,2 et 37, les capitales libyenne et algérienne demeurent ainsi en bas du classement mondial des villes.
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En Afrique du Nord, Tunis fait un peu mieux avec un score de 53, malgré la gestion désastreuse du Covid par les autorités. Casablanca s’affiche comme la ville la plus agréable du Maghreb avec 57,8. La métropole marocaine dépasse ainsi Nairobi (53,3) et Djeddah (56,6) et fait même jeu égal avec Riyadh (58.6).
Au total, l’indice mondial the Economist Intelligence Unit a évalué 172 villes, soit 33 de plus que dans le classement précédent. Cinq thématiques sont mesurées : culture et environnement, éducation, santé, infrastructure et stabilité.
Le Moyen-Orient en légère progression
Malgré le classement général bas, la vie au Moyen-Orient et en Afrique du Nord semble s’améliorer : le score moyen pour les villes de la région est passé de 53 à 58 l’an dernier. La région fait un peu mieux que l’Afrique subsaharienne, la région la moins vivable au monde avec une moyenne de 50.
L’Europe occidentale, la région la plus habitable, a obtenu une note moyenne de 91. Vienne (Autriche), Copenhague (Danemark) et Zurich (Suisse) forment cette année encore le trio de tête. Si Dubaï et Abou Dhabi sont les premières dans la région, elles ne se situent qu’en milieu de classement mondial. Leur succès dans la gestion du Covid a été compensé par des résultats inférieurs en matière d’éducation et de culture.
Les villes d’Europe et du Canada dominent dans le dernier Indice mondial de vivabilité, avec des emplacements recevant des notes presque parfaites pour leur capacité à offrir aux citoyens stabilité, soins de santé, éducation robuste, culture, climat agréable et infrastructures de qualité.