« Résistantes » : une des histoires de la guerre d’Algérie

 « Résistantes » : une des histoires de la guerre d’Algérie

Projection « Résistantes » suivi d’un échange avec sa réalisatrice


Près de 60 ans plus tard, les témoignages de la guerre d'Algérie arrivent au compte-goutte. « Résistantes » continue de diffuser une parole très rare.


Témoignage


Elle appartenait à la « bourgeoisie coloniale vivant en Algérie » et a rejoint le FLN (Front de libération nationale). A l'aube de sa vie, Eveline Safir Lavalette a accepté de témoigner de son histoire unique. Le documentaire « Résistantes » (2017) de Fatima Sissani est articulé autour de ce témoignage fort et propose un regard de trois femmes « engagées pour l'indépendance de l'Algérie ».


Dans le cadre d'une projection suivie d'un échange avec le public (29 avril), le MRAP et l'Espace Simone de Beauvoir (Nantes) ont convié Fatima Sissani pour continuer de transmettre une autre histoire de la guerre d'Algérie.


Eveline


« Pendant plus de trois ans, j’ai travaillé à la réalisation de ce film sur Eveline Safir Lavalette. Un temps durant lequel le film n’a cessé d’évoluer. Avant tout parce que Eveline est morte un an après que je l’ai filmée [25 avril 2014, ndlr] » explique la réalisatrice du documentaire.


Personnage clé dont la confiance n'a pas été simple à gagner, le témoignage d'Eveline a pu être complété par celui de son amie Zoulikha Bekaddour. Cette dernière avait été arrêtée, torturée et détenue en même temps qu'Eveline Safir Lavalette. Les deux femmes sont restées jusqu'à la mort de cette dernière.


Le troisième personnage féminin de ce documentaire est Alice Cherki qui « apporte un éclairage sur le docteur Sutter, l’un des pontes des maladies mentales a` Alger et qui a torturé Eveline durant son passage a` l’hôpital Moustapha » précise Fatima Sissani.


Colonisation


A travers ces destinées individuelles, c'est aussi un certain témoignage de la période coloniale qui nous est conté. Pour la réalisatrice, c'est une donnée essentielle permettant de mieux appréhender notre vision actuelle de la colonisation passée : « C’est une manière de répondre à toutes celles et ceux qui, désabusés par la situation du pays, se prennent à porter un regard nostalgique sur la colonisation : « Vous vous êtes battu.e.s pour rien. C’était mieux quand il y avait la France. » Et à celles et ceux, ici en France, qui continuent à frayer avec le négationnisme du crime que fut la colonisation et la guerre d’Algérie ».


Projection « Résistantes » suivi d'un échange avec la réalisatrice, ce soir (29 avril), à 20h45 au Cinéma Concorde Nantes.