Mouss et Hakim ont signé la BO de « I Feel Good » le nouveau film de Delépine et Kerven

 Mouss et Hakim ont signé la BO de « I Feel Good » le nouveau film de Delépine et Kerven

Hakim et Mouss


« I Feel good » réalisé par Gustave Kervern et Benoît Delépine (Groland), avec Jean Dujardin et Yolande Moreau, sort en salles ce 26 septembre. L’histoire d’un looser orgueilleux qui cherche l’idée du siècle pour s’enrichir. La bande originale du film est signée des deux frangins Mouss et Hakim, chanteurs de Zebda. Une première pour eux. Un exercice qu’ils ont adoré. Ils nous expliquent pourquoi.


 


Comment vous vous retrouvez à faire la bande originale de ce film ?


Les réalisateurs du film Benoit Delépine et Gustave Kerven, que nous connaissons depuis quelque temps pour avoir fait plusieurs concerts pour leur festival Groland, sont entrés en contact avec nous. C’était juste après qu’ils aient fini d’écrire le scénario et cinq mois avant le tournage. Delépine était alors de passage à Toulouse et on a discuté. On aime vraiment ce qu’ils font. On adore la poésie sociale qui se dégage de leurs films. Et celui-ci est un véritable bonheur ! Ils ont de l’affection pour les pauvres. Ils aiment le peuple. Ce n’est jamais méprisant. Pour nous, ce sont eux les vrais héritiers de Hara Kiri avec Siné. En lisant le scénario, on a tout de suite adoré. Et quand on aime, on est tout de suite inspirés.


 


Ça a donc été facile de faire le morceau ?


Oui et non ! Ça reste du travail tout de même ! Avec le titre du film, on s’est dit qu’on n’allait tout de même pas faire une reprise du grand James Brown ! On aurait été trop ridicules ! Alors, on a pensé à faire une chanson positive, une chanson qui raconte l’histoire du film. À Toulouse, on dit souvent « On est bien », qui est une traduction possible de « I feel good », c’est le titre du morceau. 


 


Une fois que vous avez l’idée, comment ça se passe ?


Ensuite, il fallait écrire et composer. On s’y est mis à quatre. Pendant une semaine, avec Nicolas Liorit notre guitariste et Ghislain Rivera le batteur, on a travaillé d’arrache-pied. 


 


Les réalisateurs du film ont-ils tout de suite aimé le morceau  ?


Nous avons envoyé le morceau à 2h du matin. À huit heures, on recevait un message. On était vraiment stressés. On a été soulagé. Ils ont adoré. Ils ont tout de suite trouvé le morceau génial.


 


D’autant plus que c’était la première fois que vous vous essayiez à cet exercice  ?


On avait déjà fait la musique de deux documentaires, « Comme des Lions » et « Perdus entre deux rives », les chibanis oubliés", mais c’est bien la première fois qu’on le fait à partir d’un scénario d’une fiction.


 


En quoi est-ce différent d’une « chanson normale » ?


Quand tu fais une chanson pour un album, tu dois tout inventer. Pour une bande originale d’un film, tu dois t’inscrire dans l’univers de l’autre. Tu deviens un aspect de leur univers.


 


Cela vous a-t-il plu ?


Énormément. Parce que c’est encore plus collectif que quand tu fais un album. Et chez nous, le collectif ça passe avant tout.


 


Quels sont vos futurs projets ?


On travaille sur un nouvel album et en 2019 on espère aussi sortir un hommage à Slimane Azem avec plusieurs reprises de ses chansons. Slimane Azem, en plus d’être le chanteur préféré de notre papa, c’est d’abord cet artiste incontournable kabyle qui a accompagné beaucoup de familles dans leur exil. Il mérite d’être mis en avant tellement ses textes et ses mélodies sont puissants. Même pas besoin de comprendre le kabyle pour kiffer !


Propos receuillis par Nadir Dendoune